- C’est parti ! Baston ! Fit la jeune femme en s’élançant vers les tâches.

Nathalie avait été certes surprise par la sonnerie mais elle était réveillée et donc n’avait opposé aucune résistance aux surveillants qui venaient les chercher. Karine n’avait pas eut besoin de lui briser les bras ou de la forcer se lever rapidement, la jeune femme était encore habillée et allongée sur son lit à essayer de trouver le sommeil. Insomniaque elle n’avait pas pour habitude de dormir aussi, une occupation, lui faisait plaisir. Elle suivit les personnes pour arriver dans la « bulle » de John et écouta « attentivement » les directives de l’informaticien tout en se demandant avec qui elle allait partager cette mission. La rousse vit Innocent qui faisait partit du Mad, bon d’accord. Enora qu’elle ne connaissait que de vue, et Lazaro qu’elle n’avait pas encore pris le temps de rencontrer. Elle n’avait pas encore fait de mission avec eux et donc était plutôt impatiente de le découvrir.

Apparemment il fallait aller dans un monde qui était perpétuellement pris d’assaut par des taches, jusqu’ici elle n’en avait jamais entendu parler. Ceci fait ils arrivèrent dans le train qui les mena au monde et lorsque la vive lumière arriva dans le wagon pour leur annoncer qu’ils étaient arrivés, la jeune femme arma son fusil. Les armes à feux étaient ses préférées, certes elle pouvait utiliser les sabres ou autre, mais les fusils, les mitraillettes, bazookas et autre… c’était plus drôle. Elle regardait ses coéquipiers et sortit également du wagon. A peine avait-elle mis pieds dans le monde que la jeune femme fut tout de suite plus calme, alors qu’elle avait été quelque peu sur excitée un peu plus tôt. L’heure n’était plus à la rigolade mais à l’écoute des plans et des pièges à tendre. Lorsqu’elle était en groupe, la jeune femme écoutait les ordres de la personne prenant les commandes à la lettre et après improvisait en conséquences si nécessaire.

Le monde était faux, cela puait la supercherie et les sens de Nathalie se mirent tout de suite en éveil comme si une alarme de policiers ou de pompiers s’était allumée dans son cerveau. Tout était parfait, féerique, beau… On se serait cru dans les plaines des Hobbits sauf que… Les Nazguls n’étaient pas très loin. Bien qu’Innocent voulait qu’ils se séparent et qu’elle était de son groupe, elle était pour le fait de rester avec les autres le temps de préparer un plan mais les tâches étaient déjà sur eux. Visiblement le temps n’était pas non plus aux plans bien ficelés.

Une tache fonça sur Enora, Nathalie ne chercha pas plu loin. Elle mit son arme à son épaule et visa pour tirer sur toutes celles qui approchaient. C’était des taches de faible niveau et donc il n’était pas difficile de les tuer. Elle réussit à en tuer une ou deux, mais dès qu’une mourrait deux autres arrivaient pour la remplacer. Combien y en avait il comme ça ? Elle s’accroupie afin d’avoir plus de stabilité et ne se gêna pas pour en tuer autant qu’il en arrivait. Ses munitions étaient illimitées alors elle n’allait pas gêner. La rousse prenait soin d’éviter de tirer sur ses coéquipiers et par chance elle était douée la dedans, son père l’avait suffisamment entraîné.

Alors que les « petites taches » se chargeaient des jeunes, la terre se mit à trembler et une sorte de bruit venant des profondeurs de la terre se fit entendre. Visiblement les pronostiques de John s’avéraient exacts…

Lazaro, tout gentil tout mignon sous sa barbe, ,n'aimait pas du tout cette situation de barbarie. C'était violent, sale, sanglant, pas du tout de son genre. Il préférait la discrétion, la distance, regarder tout ça de loin... quand les portes du métro s'étaient ouvertes sur ce monde gazouillant, il s'était dit que "ça irait". Grossière erreur. Il y avait beaucoup de monstres, au moins une dizaine, et l'ancien saltimbanque n'était pas là depuis une éternité. Il n'était pas encore habitué, contrairement à ses condisciples qui paraissaient affreusement à l'aise dans cette atmosphère... Avec ses deux arbalètes, il parvint à affaiblir des créatures sans trop s'en approcher non plus. Il aurait bien grimper à un arbre, mais en voyant que les Taches les réduisaient en charpie... Il se contenta de rester au plus près de ses camarades sans les gêner.

Les Taches vous ont menées dans un cul de sac, une rangée d’immenses arbres resserrés vous empêche de reculer et vous êtes obligés de faire face à la quinzaine de Taches qui vous encercle. Lazaro a planté un de ses carreaux d'arbalète dans le mollet de Nathalie. Dans l'ensemble, vous ne souffrez que d'estafilades et griffures, même si Innocent commence à boiter. Puis le terrible grondement retentit… Un cri ignoble vous vrille les tympans, et c’est une Tache de niveau 4 qui débarque. Assez faible, mais très très bien pourvue en « armes ». Elle peut vous lancer des piques, des « gerbes » acides, ses crocs sont bien plus longs, ses griffes plus rapides… Au moins, dans sa charge folle vers vous dégomme-t-elle une majorité des petites Taches.

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Lorsque Nathalie avait entendu dire qu’il y aurait beaucoup de tâches dans ce monde, elle s’était réjouie, enfin un peu d’exercice et d’action. Elle était bien contente d’avoir été tirée de son lit pour aller dans un monde et tuer quelques tâches… Les tâches… il fallait les réduire à néant et la jeune femme pouvait donc utiliser ses armes chéries, les fusils, les mitraillettes et autres armes à feu. Ils avaient été très rapidement submergés par les tâches arrivant par lots de cinq ou six, ce qui les obligea à reculer et à arriver à un cul de sac. Tous attaquèrent, Nathalie ne se privait pas de leur tirer dans ce qui semblerait être leurs yeux ou leur bouche mais visiblement cela ne les retenait pas énormément. Quelques unes finirent par mourir en expulsant un dernier cri pitoyable qui se situait entre le rire d’une hyène et le cri d’agonie d’une souris…

La jeune femme commença à se demander s’ils allaient s’en sortir, elle voyait les tâches les unes après les autres, elle essayait de maintenir celles qui venaient vers elle à une certaine distance et tirait également sur certaines qui attaquaient ses collègues. Innocent tomba à terre et au moment où elle voulu le rejoindre pour abattre les tâches qui se jetaient sur lui, une violente douleur parcourue sa jambe droite – ce qui la fit crier. Sur le coup Nathalie ne comprit pas et tomba à genoux puis remarqua qu’un carreau d’arbalète s’était logé dans son mollet. Une explosion de jurons en allemand sortit de sa bouche tandis qu’une flopée de tâches s’élança sur elle. La jeune femme eut juste le temps de rouler sur le dos et leur tirer dans la tête, quelques unes s’amusèrent à lui lacérer bras et jambes jusqu’à ce que la rousse les assènent de coup de cross de son fusils ou leur planta des balles en pleines tête. Au bout d’un certain temps elle pu enfin se relever et reculer de quelques pas pour se mettre à couvert. Nathalie se regarda son mollet ensanglanté et chercha le responsable des yeux, elle lui aurait bien logé quelques balles dans le corps mais ce ne fut pas le moment. D’ailleurs Innocent lui ordonna de se mettre en retrait pour déverser tout ce qu’elle avait sur la grande tâche après avoir crié sur Lazaro… Une grande tâche ? ah oui c’était l’énorme bruit qu’elle avait entendu… Elle releva les yeux en voyant l’énorme boule gluante noire pourvue de beaucoup de pics et crachant une sorte d’acide sur quiconque s’approchait.

Nathalie ne chercha pas longtemps à élaborer une stratégie fort compliquée pour qu’ils puissent abattre la tâche. Elle recula pour être suffisamment loin et prendre assez de recul afin de voir la scène en une seule fois. La rousse pouvait voir chacun de ses coéquipiers s’acharner plus ou moins sur la tâche et ainsi elle pouvait voir où elle devait tirer ou non. Par chance la jeune femme pouvait très bien viser et abattre une cible de loin sans toucher les personnes à côté – pas comme d’autres pensa t elle. La tâche était assez grande et le haut n’était donc pas touché par ses collègues aussi visa t elle tout d’abord ce qui n’avait pas été touché afin que la tâche soit attaquée de partout. Puis lorsqu’elle se rendit compte qu’ils commencèrent à avoir du mal à abattre la tache avec les nombreuses petite qui les attaquait Nathalie prit soin de vider ses balles aux endroits où la tache les attaquait. Les balles filaient entre Enora et Innocent qui attaquaient la tâche à bout portant, elles passaient à quelques dizaines de centimètres de leurs oreilles, mais aucune de les toucha. Une devise de la jeune femme, ne jamais toucher ses coéquipiers et tirer sur les ennemis qui sont en l’occurrence les tâches. La rousse finit par lâcher son fusil et retira le carreau d’arbalète qui était dans son mollet, ce qui bien sûr l’étourdit et lui arracha un cri lorsqu’elle le délogea de la. Puis elle se leva et prit les pistolets qui étaient dans son dos et avança un sourire dément sur son visage. Dans un état second elle trouvait que tout allait trop lentement, que tout ceci prenait trop de temps pour tuer une tâche aussi finit-elle par s’arrêter à une cinquantaine de mettre de la tâche et tira comme une dingue la où il y avait encore une place non trouée de la tâche. Les petites taches qui n’avaient pas encore été tuées avancèrent, automatiquement la jeune femme recula pour avoir suffisamment de distance pour les tuer ou au moins les blesser. Tout en leur tirant dessus Nathalie se mit à rire, un rire hystérique ce qui ne l’empêcha pas d’être totalement lucide. Elle ne voyait plus totalement ce que faisaient les autres trop occupée à tirer sur les petites taches qui avançaient vers elle. Sa jambe n'allait plus tenir bien longtemps mais ça pour le moment elle ne s'en occupait pas, ou ne s'en rendait pas compte.

Et voilà, tout le monde le disputait comme un vilain enfant pas sage. Personne ne pensait que, peut être, c’était cette gourde orange qui était venue se mettre devant lui alors qu’il tirait… En vérité, lazaro ne se rappelait pas très bien. Tout était allé très vite, c’était confus, sauvage et très embrouillé. Peut être avait il été bousculé, le coup était parti tout seul et pas de bol…. Il n’eut pas le temps d’exprimer quoi que ce soit, colère, excuses, râleries habituelles, qu’une Tache immense apparût. Tous alors s’acharnèrent sur elle, tout en éliminant les petites taches. Mais si celles-ci disparaissaient plutôt à cause des dommages collatéraux. Lazaro leva les yeux et, à l’aide d’une pirouette digne de Néo dans Matrix, se retrouva bien à l’aise sur une branche. Il ajusta ses tirs et, sans discontinuer, s’amusa à transformer la grosse bébête en hérisson.
Il stoppa ses tirs lorsqu’Enora grimpa sur son dos. De toute façon, il n’avait plus beaucoup de carreaux, et il dû redescendre pour tenter t’en chercher dans le sol, les cadavres et les arbres… S’ils n’étaient pas trop occupés par cette guéguerre, il aurait été recherché celui perdu dans la jambe de Nathalie. Avec un sourire charmeur, ça serait passé tout seul. Sachant également lancer les couteaux, il ne s’en priva pas lorsqu’il en trouva un abandonné dans l’herbe noire.

Ca y est ! Elle est ENFIN morte ! Cette ignoble bestiole visqueuse noire a enfin rendu son dernier soupir ! La tâche a fini par mourir sous les coups répétés d’Enora et d’Innocent. Ils ne l’avoueraient probablement jamais mais tous deux faisaient un sacré duo de choc lorsqu’ils étaient organisés. Magistral ! Monstrueux ! Magnifique !

Nathalie continuait de reculer et d’abattre les tâches les unes après les autres lorsqu’elle vit l’énorme masse visqueuse s’effondrer sur le sol. Sur le coup la rousse bondit de joie lorsqu’elle se rappela trop tard qu’elle avait eut un carreau d’arbalète dans le molle et qu’elle ne pouvait pas sauter ainsi. De justesse la jeune femme se rattrapa sur son autre jambe et recula tandis que les tâches avançaient dangereusement vers elle. La rousse leur balançait des balles dans la tête, elle attaquait, contrait, esquivait les attaques, jouait sur sa souplesse pour éviter leurs coup de griffes qui essayaient de lacérer ses jambes ou quelconque membre à leur portée. Le nombre diminuait au fur et à mesure qu’elle tirait dans leurs jolies petites têtes gluantes et puantes et enfin il n’en restait plus qu’une ou deux. Cela tombait bien car la jeune femme commençait sérieusement à faiblir car, bien qu’elle prenait un malin plaisir à les abattre tout en riant hystériquement, sa jambe n’était plus très heureuse de la soutenir avec un trou dedans.

La rousse recula de quelques pas lorsqu’elle finit par trébucher tout en tombant lamentablement sur le dos. Elle essaya de se rattraper avec ses bras pour ne pas trop se faire mal mais elle pensait aussi aux bestioles qui lui fonçaient dessus pour lui lacérer bras et jambes. Elle atterrit lourdement sur le sol et accueilli les tâches avec les balles qu’elle leur logea dans les jambes. Ces deux ou trois boules puantes lui avaient un peu amoché son avant bras gauche qu’elle avait pris pour se protéger d’elles tandis que Nathalie les attaquait avec son arme dans la main droite. Un cri de douleur s’échappa de la gorge de la rousse et sur un coup de rage elle finit par tuer les dernières tâches. Elle vida ses chargeurs dans leurs petits corps inertes tout en riant sadiquement et en les regardant se vider de leur « sang ». La jeune femme ne faisait pas trop attention aux blessures qu’elle avait sur elle, pour le moment aucune atroce douleur n’était perceptible, sûrement cachée par son état second. Nathalie se releva et se dirigea vers la première personne à côté : Innocent.

- Punaise… ahah ! Ce fut bien drôle… Hihihi ! Je suis partante pour la suite ! Ahahah !

Mais visiblement ce n’était pas pour aujourd’hui, le sol se mit légèrement à gronder sous leurs pieds, un bruit tout d’abord similaire à un murmure finit par se transformer en un ronronnement de locomotive qui approchait. Finalement le train qui est sensé les ramener jusqu’au centre apparu derrière Enora, non loin d’eux. La rousse fit mine d’être déçue et aida Innocent à se relever avec son bras valide pour l’amener jusqu’au train. Elle l’amena jusqu’à une banquette puis retourna chercher Enora et essaya de l’aider à entrer dans le train. Sauf que voila ce n’était pas possible pour le moment car l’irlandaise était parsemée de pics telle un hérisson. Bien sur elle ne se priva pas de se moquer d’elle pendant quelques secondes puis l’aida à retirer les pics qui lui étaient impossible de retirer seule : dans le dos. Enora ne pouvait pas rentrer dans le train avec les pics dans le dos, avec les secousses elle risquerait de mourir avant leur destination.

- Serre bien les dents parce que ça va légèrement picoter !

Sans plus d’explication elle les retira les unes après les autres sans plus de cérémonie, sans même à chercher à faire attention à ce qu’elle fasse mal ou non, de toute manière fallait bien passer par la. Ceci fait elle essaya d’en retirer quelques unes qui étaient devant et qui ne feraient pas trop de dégâts puis aida Enora à entrer et à s’asseoir dans le train. Nathalie ne chercha pas à savoir quand il était entré dans le train mais lorsqu’elle entra une seconde fois dans le train, il était tranquillement assis dans un coin du wagon, loin, comme s’il ne voulait pas se mêler à cette communauté de violence et de sang. Puis le ronronnement du train reprit, les paysages défilèrent vers d’autres horizons, un monde bien plus froids et déprimant que celui-ci. Et moins comique bien sûr.

Félicitations, vous avez finit votre mission ! Mais personne ne s’en sort indemne. Nathalie a plusieurs vilaines blessures mais le plus gros reste sa jambe. Elle va devoir porter une atelle pendant quelques temps. Enora est sans doute la plus touchée, et sera probablement hors course pendant quelques semaines de convalescence. Innocent boitera un peu, mais une fois ses lacérations guéries, il sera comme neuf. Lazaro a quelques mauvais coups, mais il s’en sort beaucoup plus que ses confrères. Une fois revenus à bon port, vous vous apercevez que vous êtes les premiers à rentrer. Mais vous n’avez guère le temps de vous inquiéter pour le reste des troupes : Doc est là, et vous amène sans plus tarder à l’infirmerie.