La bibliothèque. Callisto se sentait bien dans ce lieu calme et reposant, si unique pour elle. L'endroit était véritablement impressionnant : de grands rayonnages, garnis de livres allant des classiques jusqu'aux livres les plus récents, des romans à l'eau de rose jusqu'aux livres traitant de médecine, se tenaient de part et d'autre de la grande pièce. On pouvait même en dégoter dans des langues variés. Chacun des pensionnaires pouvait y trouver son bonheur.

Callisto était au centre depuis une bonne semaine et avait passé le début de son « séjour » ,éloignée de tous. Et les endroits les plus propices à un isolement étant soit sa chambre, soit la bibliothèque ; la jeune fille avait opté pour la seconde solution, et eut tout le loisir de s'attacher à ce lieu. Elle y avait flâné des heures durant, apprivoisant chaque espace, chaque ouvrage présent dans cette pièce, feuilletant les livres qu'elle connaissait déjà et qui lui rappelait de doux souvenirs ou bien certains qui lui étaient totalement inconnus, et qui la fascinait.
Oui. Elle pouvait dire que les premiers jours avaient été plutôt été durs, mais, par la suite elle avait rapidement réussis à s'imposer parmi les pensionnaires. Ainsi, Callisto avait sut notamment attirer l'attention d'un des gangs de Génésis, Les Banshees. Ce groupe uniquement composé de filles, plutôt sympa, dont sa colocataire faisait aussi partie , l'avait rapidement intégré grâce à son franc parler, sa débrouillardise, et son fort caractère.

Mais, là maintenant, tout ce qu'elle voulait c'était passer du temps seule et la bibliothèque était donc un endroit parfait. Mais, ces visites fréquentes n'étaient pas seulement du à un malaise vis à vis des autres pensionnaires. La jeune fille n'était pas vraiment intimidé. Même par ceux qui affichait un air de chien méchant, elle avait rencontrés beaucoup de ce type d'individus ces dernières années... Ce malaise était plutôt povoqué par un pensionnaire en particulier. Callisto se réfugiait là pour éviter de tomber malencontreusement sur Innocent Delany. Jusque là, elle l'avait esquivé et il n'avait jamais eu le loisir de l'admirer de plus prés. Se tirant de ses pensées, elle soupesa
l'ouvrage qu'elle tenait dans la main. La bibliothèque du centre était vraiment formidable.
Ce n'était pas les espèces d’étagères mal construite, avec quelques livres de sports et peut être les best-sellers des années 80, usés jusqu'à la corde, que l'on pouvait trouver en prison selon elle... Ici les rayonnages étaient immenses et on pouvait trouver de tout. En premier lieu, le rayonnage des ouvrages de science fiction l'avait fait saliver, ainsi que celui sur les techniques informatiques, elle en avait même réussis à en dégoter un qui décrivait les mondes virtuels... Et maintenant, elle enserrait dans sa main l'ouvrage en question. Mais tout ceci lui remémorait d'une certaine façon tout ce qu'elle avait laisser à l'extérieur. Le piratage informatique tout d'abord. Ses yeux avaient du s'élargir de surprise et son visage marquer une forte déception lorqu'un des employés du centre chargé de l'accueil des nouveaux pensionnaires, l'avait prévenu qu'il n'y avait pas de connexion internet, ainsi aucun contact avec l'extérieur.

Callisto soupira. C'était un détail et puis elle avait la lecture. Non, ce qu'il l'inquiétait c'était qu'elle n'avait pas encore rencontré Innocent face à face. Elle l'avait juste entraperçu quelque fois, au réfectoire, dans les couloirs, prés des dortoirs... A chaque fois elle l'avait fuit pour se réfugier dans sa chambre.Lui apparemment ne l'avait pas reconnu. Il l'avait du la voir de loin. De toute façon que lui dirait t'elle ?

Bonjour, Innocent, c'est moi, Amandine. Mais si tu t'en rappelles ? La fille que tu aimait mais que tu as passé à tabac.

Non, non . Elle ne pouvait pas. Elle préférait garder sa véritable identité secrète, et verrait en temps voulu. D'ailleurs, elle ne lui en voulait pas finalement. Même si la souffrance qu'elle avait ressenti avait été clairement imprimé dans tout son être. Elle avait récupéré physiquement et son attachement pour le jeune homme était toujours aussi fort. Elle était rester avec lui, l'avait aimé en connaissance de cause. Mais, un sentiment de crainte restait méchamment ancré. Et si il la frappait à nouveau ? De toute façon, elle pouvait se défendre. Bien sûr, pas le mettre hors d'état de nuire, mais, elle pourrait aisément esquiver ses coups. En plus, la jeune fille avait tellement changé....Callisto aurait tellement voulu se soulager de ce poids en en parlant à sa colocataire ou bien aux autres membres des Banshees. Mais, elle ne les connaissaient pratiquement pas, même, si elles étaient très gentilles avec elle. Elle tritura machinalement une mèche de cheveux rose. Elle les avaient coupés. En plus, Amandine ne se serait jamais retrouver au centre de Génésis. Non, Amandine était une petite fille rebelle, mais savait ou s’arrêter. Amandine était une fille sage et discrète...

Son cœur s'arrêta de battre brutalement, puis reparti soudainement lorsqu’elle qu'elle vit aperçu furtivement le regard d'Innocent au travers d'une étagère vide de tout ouvrages. Elle pensait pourtant qu'il était à l'infirmerie. Les langues allaient de bon train sur tout ce qui se passait au centre. On était au courant de tout sur tout le monde et les pensionnaires faisait souvent un petit séjour chez le Doc après leur mission. On savait qui et pour quelle blessure. Callisto, elle, n'avait pas encore eu le bonheur d'être envoyée en mission contre ces "taches".

Discrète et effleurant à peine son regard, Callisto s’éloigna rapidement quelques rayonnages plus loin. Elle le vit du coin de l’œil hausser les épaules, il l'avait remarqué mais il s'en fichait apparemment. Un petit soupir de soulagement lui échappa. Elle l'entendit pourtant pester méchamment des insultes envers personne en particulier. Tout le monde se tut ; la plupart évitait de le regarder. Personne ne le fit sortir où lui demanda de se taire. Elle avait l'impression d'être revenu au temps ou ils se fréquentaient, ou même au temps de leur rencontre, tout ceux qui le croisait avait peur de lui...tout le monde le haïssait à cause de son comportement.
Sa main se resserra sur le petit livre qu'elle tenait à présent si fermement que ses jointures blanchissaient à vu d'oeil. Ses jambes lui semblaient faites de coton. Elle regrettait, elle aurait du rester avec les autres Banshees qui avait planifier un après-midi maquillage. C'est un point sur lequel elles la taquinaient constamment avec son style vestimentaire. Avec son haut simple entre le rouge et le rose sur lequel était inscrit un slogan sur l'informatique , qui laissait entrevoir ses épaules nues et son jean déchiré, elle avait définitivement le look de la geek parfaite. Ses cheveux avaient été coiffés à la va vite, et paraissait légèrement négligé. Elle ne se maquillait pas malgré les efforts des Banshees, elle arrivait toujours à se glisser entre les mailles du filet et à échapper à leur reloooking générale, pourtant ce n'était pas faute d'avoir essayer...et, pourtant malgré son look légèrement dépareillé, Callisto restait jolie. Oui, jolie. Et c'est pour ça que les Banshees la laissait tranquilles. Elle même aimaient bien avoir un look rebelle qui faisaient que les mecs leur fichaient une paix royale. Même si certaines avaient la réputation de croqueuses d'hommes....

- Tiens tu me fuis pas c'te fois ? Pourtant je suis pas en état de courir... Ou alors justement tu veux en profiter pour me faire une crasse ?

Callisto resta bouche bée. Innocent se tenait devant elle. Il avait prononcé cette phrase sur un ton poli, mais, avec un petit sourire moqueur. Il semblait véritablement agacé par sa jambe estropié. Depuis la première fois depuis son arrivée au centre, Callisto pouvait le détailler précisément. Auparavant, ce n'avait été que des regards fugaces vers sa direction. Elle pensait que le jeune homme ne l'avait pas aperçu, mais il avait apparemment remarqué son comportement fuyant à son égard. Innocent était toujours le même, des cheveux blonds décolorés, très propre sur lui. Le même garçon dont elle été tombée amoureuse à part peu être un regard qui s'était durci, et la blessure à la jambe bien sur et qui lui donnait un air lamentable.

Callisto eut l'impression qu'un bouffée de terreur la submergeait. Elle était incapable d'effectuer le moindre mouvement. L'ouvrage qu'elle avait consulter peu de temps auparavant était toujours tenu fermement dans sa main. Les Banshees l'avaient mise en garde sur la brutalité du jeune homme, comme la plupart des pensionnaires qui lui avaient daignés lui parler d'ailleurs. Précision inutile, mais Callisto les avait écouté sans broncher.
En plus, ce n'était apparemment pas le grand amour entre son gang et le sien. Callisto ne pouvait s’empêcher de la regarder, Elle le connaissait par cœur et vu le regard qu'il lui jetait, il paraissait sur le point de se battre, il cherchait un bouc-emissaire sur lequel se défouler pour oublier sa douleur. Elle l'avait vu des millions de fois ce regard. Callisto ne s’inquiétait pas tant que ça ; elle savait se battre et la patte folle du jeune homme n'était qu'un atout de plus pour elle. Elle pourrait facilement le mettre hors d'état de nuire. Pourtant, elle ne pouvait pas faire ne serait ce qu'un seul geste, et les autres gens présents ne ferait rien pour l'aider,alors autant faire face et régler un possible conflit par la parole.

-Sa...salut....bredouilla-t'elle lamentablement. Son visage devait prendre une jolie couleur tomate, proche de celle de ses cheveux d'ailleurs. Je ne..ne te fuis pas...et je ne veut pas te faire de crasse....

D'un coup, toute son assurance dont elle avait fait preuve durant cette semaine s'était évanoui. Elle avait eu beau se répéter... "Je faire partie des Banshees..."elle n'était pas comme ces femmes mures, fortes, qu'elle admirait sincèrement. Même, si elle affichait la même détermination qu'elle. Elle aurait du lui répondre sur un ton sec. Après tout, Callisto était connu pour son frac parler. Elle se durcit et essaya de faire le calme en elle.
Un instant, elle regretta d'être entrer dans de gang. C'est pour ça qu'il la regardait de cette façon, pensait-t-elle avec terreur. Elle se demandait si son identité serait rapidement percer à jour, ou si il tenterait de la cogner avant. Callisto essaya péniblement de reprendre son sang-froid.