Nathalie connaissait les jumeaux depuis presque un mois, et comme à chaque fois qu’elle arrivait dans un lieu nouveau, elle faisait toujours attention à ce qui l’entourait, elle analysait son environnement comme son père le lui avait enseigné. Elle ne connaissait pas plus que ça les frères Fitzberg mais elle savait que Marius était du genre à attirer les filles comme le miel attire les abeilles et Raphaël était d’un style plus posé, plus réfléchi. Aussi quand la rouquine arriva sur la piste de danse et qu’elle vit l’un des jumeaux avachi dans un coin de la salle entouré d’une flopée de groupies elle su automatiquement que l’autre frère qui traversait la salle était Raphaël. Elle dansait énergiquement en compagnie de ce dernier le temps d’une ou eux chansons, ils n’osaient pas se coller l’un à l’autre et se défier du regard puis pour une raison assez insolite le jeune homme tira la rouquine à l’écart. Il simula un baisé en la plaquant contre un mur et l’amena hors de la salle… Ah d’accord il en avait assez. Elle eut un léger sourire puis lorsqu’ils passèrent la porte de sortie elle finit par éclater de rire.

Elle trouvait hilarant la manière dont les gens tenaient tant à leur réputation, il était clair que l’un des chefs du groupe ne pouvait pas sortir ainsi de la salle sans raison, mais accompagné d’une jolie fille cela tenait la route. « Ils avaient d’autre chose à faire » penserait la plupart des personnes, oui on peut dire ça comme ça. Sortir de cette salle à tout prix, car les gens agaçaient visiblement. Il était clair qu’elle ne pouvait pas rentrer comme ça dans la salle sans raisons, cela réduirait probablement la réputation de Môôônsieur à néant.
Nathalie continuait de rire encore quelques secondes et se calma enfin. C’est alors qu’elle regarda l’heure accrochée à une pendule, presque onze heures du soir… Bon et maintenant ? Il fallait qu’elle s’occupe un peu et qu’elle trouve quelque chose à faire sans quoi elle s’embêterait… La rouquine se rappela qu’elle n’avait plus de somnifères pour dormir la nuit… Eh oui, il n’était pas inconnu de son gang que la jeune femme n’arrivait pas à dormir. Ils le savaient parce qu’il lui arrivait lorsqu’elle n’avait pas de somnifères, d’entrer dans les chambres des membres pour taper la discute et finalement s’endormir d’épuisement – après quelques nuits à parler et déambuler dans les couloirs. La en l’occurrence elle n’en avait pas.

- Dis moi, tu m’accompagnerais à l’infirmerie pour aller chercher ma dose ? Parce qu’à moins que tu ne veuilles que je débarque dans la chambre cette nuit pour parler vaut mieux que j’en ais sur moi…

Sans attendre de réponse, la jeune femme s’aventura dans les couloirs du centre et se dirigea vers l’infirmerie. Aide ou non elle irait.

Nathalie ne comprenait pas pourquoi Raphaël l’avait plaqué contre le mur, un couteau sous la gorge. Une fraction de seconde elle cru que sa dernière heure était arrivée, puis pour une raison inconnue, il se dégagea et prit la direction de l’infirmerie. La jeune femme sentit un filet de sang couler le long de son cou et prendre la direction de son décolleté… Sur le coup elle passa la main sur son cou pour retirer ce sang... Génial, encore des vêtements salis. Décidément, dans ce centre c’était monnaie courante, elle ne pouvait pas garder ses vêtements propres très longtemps. Comment voulez vous qu’on essaye de s’organiser un minimum pour choisir quoi porter dans la semaine si les vêtements sont systématiquement salis ?!

La rousse pourrait demander aux infirmiers de lui donner des médicaments, mais déjà d’une ils se moquaient de ses insomnies, et ensuite lorsqu’ enfin ils lui en donnent Nathalie vide les paquets très rapidement. Trop rapidement. La jeune femme ne pouvait pas faire autrement, elle était trop gourmande et trop sur les nerfs pour qu’un seul petit cachet suffise pour l’endormir…
Tout deux avancèrent prudemment jusqu’à leur but et s’arrêtèrent devant l’infirmerie, bon d’accord il y avait quelqu’un cela se corsait un peu… Bon sang que faisait Doc’ à 23h dans l’infirmerie ? il ne dormait pas lui non plus ?? Puis, sans crier gare, Raphaël avança jusqu’à la porte après lui avoir fait clairement comprendre qu’un mot de trop à ce sujet et elle pouvait tirer un trait à sa vie sociale dans le centre. Elle s’approcha également de la porte, le temps que visiblement, le chef du gang fasse diversion… Elle passa la tête par la porte pour voir ce qui se passait à l’intérieur. Ah oui en effet il jouait très bien la comédie puisque Doc’ s’approchait de lui pour le soigner. Ah par contre elle ne s’attendait pas à la suite… Nathalie ignorait ce côté la de la famille Fitzberg, cela expliquerait beaucoup de choses et les rumeurs qui courent sur eux deux. La jeune femme ne chercha pas à comprendre plus, elle n’était pas la pour juger les gens et surtout pas ses chefs.

Il était clair et net qu’elle ne dirait rien sans quoi non seulement leur gang serait discrédité mais en plus elle risquait sa peau… Un tel secret ça ne se divulguait pas. Lorsqu’elle fut certaine que l’attention du doc’ était tournée vers Raphaël, la jeune femme pu se faufiler dans la pièce. L’armoire était ouverte, elle le voyait, mais elle était inaccessible… L’infirmerie était plutôt grande, vu le nombre de personnes qui venait dans la journée à la sortie des missions ce n’était pas très étonnant. Une dizaine de lits – dont l’un des jumeaux était assis – étaient alignés par deux dans la pièce. Prêt de la porte, une table d’auscultation était présente, plutôt grande et haute elle semblait être la pièce maîtresse de l’endroit. Nathalie prit grand soin de la contourner pour arriver face à un mur… Une seconde pièce comprenait cinq chaises alignées le long du mur avec une table basse prenant le reste de la place. Décidément ils s’attendaient à avoir beaucoup de clientèle ici… Une porte était ouverte pour amener au bureau du Doc’ et donc où se trouvaient la plupart des médicaments, notamment le somnifère – celui-ci étant « dangereux » pour les élèves. La rouquine réussit à aller jusqu’à l’armoire… L’allé avait été une victoire… Maintenant il fallait trouver ce qu’elle cherchait sans se faire repérer.

Grâce aux vitres présentes sur les murs elle pu constater que Doc’ était toujours autant occupé, surtout toujours aussi proche de Raphaël. Décidément. Nathalie chercha le flacon qui contenait ses petites pilules, le soucis c’est qu’elle ne pouvait prendre le flacon entier de peur de se faire repérer. Finalement elle le trouva, prit un sachet et mis une vingtaine dedans, sur une centaine la différence était minime. Elle referma le sachet, et n’ayant pas de poche, le mis prêt de son sein gauche – à la bonne place – pensa-t-elle un léger sourire aux lèvres. La jeune femme finit par rebrousser chemin lorsqu’elle heurta une chaise… Elle jura et reprit gentiment son chemin jusqu’à la porte de sortie…

Nathalie attendait Raphaël au fond d'un couloir, enfin elle l'attendit cinq petites minutes pour voir s'il allait sortir ou s'il allait plutôt préférer continuer son aventure avec le Doc'. Elle ne s'attendait pas trop à ce type d'attitude la venant d'un des chefs du Madgang mais pourquoi pas, la rouquine avait l'esprit ouvert à tout. Elle le regarda avancer fièrement avec la bosse dans son pantalon, admettons. La jeune femme se mit à rire en même temps que lui, elle trouvait la situation plutôt drôle, comique, hilarante.

Surtout lorsqu'il lui fit la proposition de s'amuser un peu histoire qu'il se soulage. Elle lui rit au nez, non qu'elle se moquait de lui, mais plutôt que la situation la faisait rire. Monsieur s'était un peu trop excité alors maintenant elle devait "l'aider" à se détendre. Certes elle pourrait le faire, surtout qu'il l'avait aidé pour ses médicaments donc elle lui devait bien ça, mais elle s'imaginait qu'il pourrait trouver une autre proie plus alléchante qu'elle; car visiblement elle n'était pas son genre de gibier. La jeune femme se calma rapidement se rendant compte qu'elle pourrait le vexer.

- C'est gentil à toi, mais ça va faire plusieurs nuits que je ne dors pas donc j'aimerai pouvoir rêver un peu aujourd'hui.

Nathalie lui montra les médicaments qu'elle avait pris, prouvant bien qu'elle n'avait qu'une seule envie : dormir. Puis elle remis les petits cachetons contre son sein gauche. Ils commencèrent à marcher jusqu'au couloir des dortoirs. Lorsqu'elle arriva devant sa chambre, la jeune femme se retourna vers Raphaël. Dans un film parfaitement romantique, ou un manga à l'eau de rose, ils se seraient regardés pendant dix bonnes minutes et puis finalement se seraient jetés dessus pour faire des galipettes toute la nuit, mais voila, Nathalie ne mélangeait pas les choses et gardait les pieds sur terre. Et surtout elle n'était nullement attirée par le chef. Pour s'amuser cela pourrait être potentiellement envisageable, si on le lui avait demandé, un peu bue et qu'elle n'était pas fatiguée. N'étant dans aucun des cas cité ci dessus, elle finit par sourire et dit :

- En tout cas merci, grâce à toi je pourrais passer une excellente nuit. Fit elle avant de l'embrasser sur la joue, comme elle avait l'habitude de faire à quasiment tout le monde puis entra dans sa chambre pour s'affaler sur son lit et dormir.