Génésis
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 Blume Engelke [FINIE]

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AuteurMessage
Blume Engelke
Love me, love me, say that you love me
Blume Engelke

Messages : 362
Age : 37

Suivi Psychologique
Taches Abattues: Une trentaine.
Armes de prédilection : Couteau.
Relations:

Blume Engelke [FINIE] Empty
MessageSujet: Blume Engelke [FINIE]   Blume Engelke [FINIE] EmptyMer 11 Mai - 19:42

    PARTIR, C’EST MOURIR UN PEU

Blume Engelke [FINIE] Blume10

Nom: Engelke
Prénom: Blume
Âge: Vingt-quatre ans.
Nationalité : Franco-allemand.
Depuis combien de temps êtes-vous dans le centre ? Vient d'y arriver.
Occupation à Génésis : Pensionnaire.
Faites-vous parti d’un gang ? Lequel ? Aucun! C'est pas son truc.
Statut : Love me, love me, say that you love me...

    MOURIR, C’EST PARTIR BEAUCOUP

    Casier Judiciaire : Vols et revente d'objets volés. Participation à des bagarres de rue. Outrage à l'ordre public. Situation d'irrégularité. Prostitution illégale.

    Dossier Médical : Il est grand et maigre, et il a perpétuellement l’air un peu dépenaillé d’un épouvantail. C’est peut-être lié au fait qu’il n’ait jamais été vraiment très nourri. Ses bras sont minces, longs, avec des mains de pianiste, la peau blanche, pas excessivement viriles, lui entier d’ailleurs n’est pas tellement viril, ça ne le gêne pas, c’est comme ça. Il est grand, et il porte des jeans serrés qui lui découvrent les hanches, des tshirts trop grands pour lui et des blousons noirs, il est toujours rasé de près, avec quelques gouttes d’eau de Cologne, il a un parfum de musc et d’épices marocaines. Des traits réguliers, le visage un peu pointu et les cheveux ébouriffés, des yeux verts comme la mer, il fut un temps où les mèches qui lui tombaient sur le front étaient blondes, mais maintenant il les a teintes en vert. Par pur esprit de contradiction. Les gens ont tendance à le surnommer Blue, mais il s’est dit que ce serait trop simple. C’est pas un vert agressif ou un vert radioactif, un vert de punk rebelle, non, sa couleur semblerait presque naturelle tant elle se mêle au doré habituel de ses cheveux. Un genre de couleur pastel, effacée comme sur une vieille photographie dont les couleurs auraient déteint. Il ne s’habille qu’en blanc en gris ou en noir, alors ça ne fait pas tâche, il fait très attention au choix des couleurs.
    Vous comprendrez assez vite qu’avec son style de vie, il a besoin d’être beau. Il se donne des airs de rebelle parce que ça fait craquer les mères de famille, il se teint les cheveux en vert parce que les gens pensent qu’il va le faire en bleu, il porte des imperméables noirs et fume ses cigarettes du bout des ongles, comme dans les vieux films en noir et blanc, ses doigts sentent la nicotine.
    Il est mince parce qu’il n’a jamais faim et qu’il passe son temps à fumer, son visage est souriant et il a les lèvres roses et un peu gercées à force d’y passer sa langue. Il a la voix plus grave qu’on pourrait le croire en voyant son apparence un peu efféminée, qui joue dans les graves, et il lui reste un accent allemand qui y traîne de temps en temps, presque imperceptible. Sur son corps, aux endroits qui sont recouverts par le tissu, une multitude de petites cicatrices imperceptibles font comme un chemin qui lui rappelle pourquoi il est ici.


    Rapport Psychologique : La caractéristique qui représente le mieux Blume, c’est son esprit de contradiction. Il n’aime pas être là où on l’attend. Il aime les surprises, il aime être secret aussi, et surtout, il adore faire l’exact contraire de ce à quoi il semble prédestiné. Ca a sûrement commencé quand on l’a baptisé d’un nom de fille. Blume. En allemand, ça veut dire fleur. On a vu plus viril.
    Quelque part, il était prédestiné à ces contradictions. C’est le seul moyen qu’il a trouvé d’être une personne – se distinguer par ses choix, par ses pensées, par tout ce qui ferait de lui un individu qui ne serait pas avalé par les autres. Il a très tôt voulu devenir quelqu’un, pas par désir d’être celui qui mènerait les autres, mais plus par envie de se détacher justement d'eux. Traumatisé par la tutelle de sa mère, il a une haine pour toute forme d’autorité. Il déteste être dépendant. Il déteste obéir. Il est comme un sale gosse qui tenterait de faire toutes les conneries possibles, juste pour attirer l’attention de ses parents. Sale gosse, oui, ça le définit bien – sauf que lui, c’est au monde qu’il veut montrer qu’il est différent.
    Il est idéaliste, il y a un vieux fond de romantisme en lui, au fond, il croit sûrement au coup de foudre et à Roméo et Juliette, à l’alter ego qui vous attend quelque part dans le monde et qui vous complètera jusqu’à votre mort – mais il se garderait bien d’en parler, tiens, lui qui apparait si changeant, ça nous fait une contradiction de plus à notre palmarès.
    Il aime boire, les cigarettes, les fêtes, embrasser des filles ou des garçons, les grands champs vides, les autobus qui voyagent vides dans la nuit comme des îlots de lumière, la tequila sunrise et le bloody mary, faire n’importe quoi, surtout sans raison, uniquement quand il n’y a pas de raison. Il est jeune, et il entend profiter de sa jeunesse pour faire ce qu’il veut, puisqu’après, de toute façon, ça deviendra chiant. Il n’a pas vraiment le sens des conséquences. Il fait les choses comme elles lui viennent à l’esprit, et généralement, elles lui viennent à l’esprit de manière bizarre, mais c’est pour ça que les gens l’aiment, généralement.
    Sale gosse. Ce n’est qu’un sale gosse parmi tant d’autres, pourtant il a fait un peu plus de bêtises – parce que ça a beau être un gamin, c’est un gamin idéaliste, et ce sont les pires. Il n’a pas peur de faire ce qu’il faut pour affirmer ses opinions, et s’il faut pour ça, parcourir la moitié de la terre ou grimper à la plus haute montagne du monde, il le fera.
    Il n’a qu’une parole – mais il est rare qu’il la donne si facilement.


    Scrapbook :
    Il adore les fraises. C’est comme ça.
    Il aime les filles et les garçons. Indifféremment. Il aurait une inclinaison naturelle pour les filles, mais un joli garçon est tout à fait à son goût.
    Il oublie souvent de refaire sa teinture, et ses cheveux prennent alors une sorte de teinte jaune-vert indéfinie, un peu genre photo ternie. Très spécial.
    Il jure en allemand. Toujours. Ca a plus de charme, apparemment.
    Il ne porte jamais de montres, mais quelques amas de bracelets effilochés, qui semblent tomber en morceau – ils ont sûrement une valeur sentimentale.
    Certaines personnes avaient tendance à l’appeler Blue. Il n'aime pas trop ce surnom pour diverses raisons, mais ça vaut toujours mieux que son prénom d'origine.





    UNE OFFRE QUE VOUS NE POURREZ PAS REFUSER


    1993 – 5 ans

    Le père de Blume est une tache. Une ombre qui passe parfois sans le croiser. Blume voit parfois sa silhouette tard le soir, penchée comme une mauvaise fée au-dessus d’un berceau, courbée sur le bureau, pliée, cassée, et son ombre sur le mur lui fait peur. Le père de Blume ne parle pas, le père de Blume a le visage grave et sérieux, sa peau est blanche mais Blume voit bien qu’il est noir, des pieds à la tête, que son âme est noire, que ses pensées et que son monde le sont aussi, qu’il n’y aucune couleur dans ses yeux. Le père de Blume lui fait peur, un peu. Il l’aime, pourtant. C’est son père après tout. Il est juste si noir.
    Papa est noir mais maman est grise, maman et ses longs cheveux châtain qu’elle lui laisse coiffer de ses doigts quand elle est de bonne humeur, quand elle ne se lève pas en criant et en pleurant pour jeter des assiettes sur le carrelage. Maman est jolie quand elle sourit, elle ressemble à la fille sur la boîte de céréales aux fruits rouges, elle a la peau dorée comme une madeleine et elle sait jouer du piano. Avec maman, il y a les jours roses et il y a les jours bleus. Les jours roses, maman le prend par la main et l’emmène avec lui derrière son vélo, ils vont dans la forêt, il grimpe sur ses épaules et ils attrapent des cerises, ensuite elle se met à chanter puis ils vont à la piscine et maman est tellement jolie avec ses cheveux qui lui font un rideau doré autour du visage. Parfois, maman arrive à la maternelle, elle le prend par la main et elle dit « viens, Blumchen » et ils vont au zoo ou au muséum ou manger des barbes à papa à la fête foraine. Les autres mamans ont pas comme ça. Les autres mamans regardent la sienne bizarrement. Mais il lui serre juste la main plus fort. C’est sa maman.
    Mais les jours bleus, oui, les méchants jours bleus comme quand il tombe de vélo et qu’il se fait très mal, maman n’est plus maman. Maman ne veut plus sortir du lit, elle crie, elle mord, elle pleure et elle sanglote, et elle ne regarde pas Blume qui la regarde, ou alors parfois elle hurle ou elle le frappe très fort et il a mal alors lui aussi il pleure. Et papa finit toujours par arriver et à dire à Blume va dans ta chambre et il ferme la porte derrière lui et maman et Blume ne sait pas ce qui se passe. Et il a peur, il a très très peur pour maman, pourquoi elle est si triste ?
    C’est comme ça. Sa maman est toute grise et son sourire est tout cassé. Jours roses, jours bleus. Jours bleus, jours roses. Lui, c’est un gentil petit garçon, il aime sa maman, il aime son papa – mais parfois, il a peur. Juste peur comme ça.


    1996 – 8 ans


    Paris défile à travers les vitres du taxi.
    Blume ne connait pas ce pays. Toute sa vie, il l’a vécue en Allemagne. Il n’aime pas Paris, Paris grise comme maman, les garçons se moquent de son accent et les gamines sont même pas jolies.
    Il y a quelque mois, il s’est passé quelque chose, Blume n’a pas exactement compris quoi. Il sait juste que Maman a cassé beaucoup, vraiment beaucoup d’assiettes et que Papa n’était vraiment, vraiment pas content. Ils ont beaucoup crié. Maman a beaucoup pleuré. Blume était caché derrière le sèche-linge, il écoutait mais les mots étaient trop compliqués pour lui.
    Finalement, maman l’a pris par la main en pleurant et elle lui a dit « prépare ton sac, Blumchen, on s’en va » et papa a crié « tu ne peux pas faire ça, Catherine » et maman a hurlé « si, je peux ! » si fort qu’elle a fait mal aux oreilles de Blume. Ensuite, ils sont partis.
    Blume a dormi sur les genoux de maman dans l’avion. Elle avait les yeux tout rouges et elle caressait les cheveux de Blume en chuchotant « mon petit garçon, mon petit garçon » et Blume voyait bien qu’elle avait très envie de pleurer. C’était un jour bleu, un jour très bleu. Blume aussi se sentait bleu ce jour-là. Il n’aimait pas le bleu. Du tout du tout.
    Maintenant ils vivent à Paris dans un grand appartement et maman fume beaucoup, même si elle avait dit qu’elle arrêterait, elle dit qu’elle cherche du travail mais qu’elle en trouvera vite, t’inquiètes pas, Blumchen. Lui, il en est plus trop sûr. Il sait bien que les gens n’aiment pas maman. Ils la trouvent bizarre. Ils comprennent pas les jours roses, les jours bleus. Ils savent pas que maman, elle est comme ça, faut juste lui laisser le temps et elle devient super top géniale. Alors ils laissent pas maman tranquille. Ils lui disent qu’elle arrivera pas à s’occuper de Blume tout seul, mais lui il ne veut pas partir et laisser maman. Maman a besoin de lui. Qu’est-ce qu’elle ferait sans Blumchen ?
    Il est rentré en CP il y a quelques jours. Il ne sait pas parler français alors on l’a mis dans une classe spéciale et tous les gens qui sont pas dans la classe spéciale ils se moquent de lui. Maman lui donne des cours à la maison, parce qu’elle est française. Blume a appris à dire « la maison est rouge » et « j’aime le chocolat », et maman a frappé des mains en disant qu’elle était très fière de lui. Lui aussi il est fier.
    Paris défile. Il fait moche à Paris. Il préférait Munich. On l’emmène chez le docteur parce qu’il se sent un peu malade. Maman lui serre la main, assise à côté de lui, et elle lui sourit un peu. Elle est grise. Elle est tellement grise.


    1999 – 11 ans


    Le mot passe de main en main. Katia le passe à Julie qui le passe à Thibaut qui le passe à Annaëlle qui se retourne et qui le passe à Cristophe derrière elle et Cristophe le donne à Adrien qui le donne à Marine qui le donne enfin à Anna et Blume suit avec angoisse, de l’autre côté de la classe, le trajet du petit bout de papier.
    Anna n’a pas encore onze ans. Lui est un peu plus vieux que les autres enfants dans la classe, pas parce qu’il est plus bête, mais parce qu’il est allemand et qu’il parle encore un peu plus bizarrement. Anna, donc, n’a pas encore onze ans, elle est blonde, avec de petites taches de rousseur sur le bout de son nez et les yeux bleus, elle a des lèvres comme des minuscules boutons de rose. Elle met déjà du vernis, pour faire comme sa grande sœur Eléonore qui est en troisième, aujourd’hui il est couleur pêche très clair et de ses petits doigts de fée, elle ouvre le bout de papier plié qui va décider du reste de l’existence de Blume. Anna jette un regard autour d’elle, elle le promène dans la classe à la recherche de quelqu’un, on lui désigne du bout du doigt Blume mort de honte en face d’elle, qui n’ose même pas la regarder. Enfin ses doigts glissent le long de la pliure, elle a fini de le déplier, elle va le lire, une mèche lui tombe dans les yeux alors que ses yeux se promènent sur le cœur de Blume mis à nu, tellement tranquillement qu’il se sent glacé.
    « Je suis amoureux de toi. Blume. »
    Et là, elle se met à rire.
    Blume a l’impression qu’on vient de lui jeter un caillou en plein figure.
    Elle se met à rire, son rire devient encore plus fort, une sorte de fou-rire incontrôlable, elle le passe à Marine qui le lit et qui rit et qui le passe à Lola qui le passe à Juliette, et Blume assiste, impuissant, à sa mise au pilori méthodique par les filles qui rient et rient de plus en plus fort, et à son petit mot d’amour qui passe de mains en mains, déplié, nu, comme l’est son âme en ce moment-là, et lui aussi se sent nu au milieu de cette classe qui bientôt sait tout de ses états d’âmes et qui le fixe de ses milles yeux goguenards, et Blume n’arrive à faire rien d’autre qu’à s’affaisser sur sa chaise comme la petite chose qu’il est et de devenir rouge, si rouge, et d’avoir envie de mourir.


    2002 – 14 ans


    Il tire sur la cigarette. La fumée âcre envahit d’abord sa gorge, mais il s’est habitué à cette désagréable sensation, il sort le souffle gris d’entre ses lèvres avec désinvolture, comme il a vu faire sa mère et les mecs dans les publicités. Sa mère ne va pas bien. Elle refuse de prendre ses cachets. Elle dit qu’elle n’est pas malade, qu’à l’hôpital ils sont tous fous, ils veulent lui faire croire qu’elle a des problèmes pour pouvoir l’endormir et faire des expériences sur son corps quand elle s’endort. Blume l’écoute, silencieux, assis à la table de la cuisine. Ils ont déménagé, encore, d’appartement en appartement, toujours plus petit, toujours plus misérable, quelle idée aussi de fuir à Paris, c’est si cher Paris. Maman marche à grands pas dans la cuisine, elle fait de grands gestes avec ses bras et elle s’arrache les cheveux, lui il regarde. Puis maman se retourne vers lui avec ses grands yeux qu’elle a trop maquillés, ils sont remplis de larmes et elle fait « mais toi tu comprends, Blumchen » en allemand. Et il hoche la tête. Douce, douce maman. Oui, il comprend. Presque tous les jours sont bleus maintenant.
    Personne n’a jamais vraiment pris le temps de lui expliquer que sa mère est bipolaire. Il l’a compris tout seul. Il n’est pas bête. Assis au milieu des autres contre les marches de pierre de son collège, il tire sur sa cigarette parce que c’est comme ça que font les adultes et que lui aussi doit être adulte, maintenant. Pour maman. Pour maman qui a un peu vieilli pour ses robes de jeune fille. Elle n’aime pas ouvrir les fenêtres. Ça sent le refermé, ici. Parfois, maman lui fait peur. Elle vient et elle enserre son cou et enfouit la tête dans ses cheveux, en respirant le parfum de son shampoing, elle le serre si fort qu’il a l’impression qu’il va étouffer. Elle ne veut plus le lâcher. Elle dit reste avec moi, Blumchen. Sinon, ils vont revenir. J’ai peur sans toi. Alors il reste là, avec elle, il lui brosse les cheveux comme quand il était petit, il sèche les cours s’il le faut.
    D’autres fois, elle hurle. Elle arrive dans sa chambre et elle se met à tout casser, elle lui hurle de partir, qu’elle ne l’a jamais voulu et qu’il a tout brisé. Il est un peu fatigué. Les professeurs chuchotent un peu. Ils se doutent que quelque chose ne va pas avec Madame Engelke. Des fois il a dû passer la nuit chez des amis, parce qu’il n’avait pas sa clef et qu’elle refusait de lui ouvrir. C’est compliqué avec maman.
    Il tapote la cigarette pour faire tomber la cendre sur la pierre. A côté de lui, Thomas gratte sur sa guitare, ses mèches brunes lui tombent dans les yeux. Blume regarde devant lui le portail du collège.
    « Faut que je parte.
    - Quoi ? » fait Thomas sans même relever les yeux.
    En face d’eux, Juliette et Marine recopient des exercices de physique. Blume réfléchit.
    « Je vais partir. Je peux plus rester avec ma mère. Elle a trop de problèmes. »
    Thomas relève la tête entre ses mèches lisses.
    « T’as que quatorze ans, mec. Tu peux pas fuguer. »
    Blume tire sur sa cigarette. Il sent un petit coup contre son jean, il tourne la tête. Anna est assise à côté de lui, elle lui sourit.
    « Moi, je veux bien partir avec toi. »


    2003 – 15 ans

    Blume est heureux.
    Blume a envie d’embrasser la création, de courir dans la rue, de hurler sur les toits, il a même envie de se jeter au cou de sa mère comme il faisait gamin et de lui crier à l’oreille, il veut l’écrire sur les murs, il veut que tout le monde sache son bonheur, il fait beau et on dirait que le monde le félicite, il veut le dire à chaque passant qui se fraye un chemin parmi la foule, il voudrait juste s’asseoir là et mourir de bonheur.
    Anne l’aime. Il aime Anna.
    Anna l’a embrassé, il a passé ses doigts dans ses mèches blondes, elle s’est accrochée à son cou, ses lèvres bouton de rose ont embrassé chaque recoin de sa peau, ils s’aiment, ils l’ont dit plein de fois, il n’ont pas arrêté de le répéter, tout le monde dit que c’est ridicule et que ça leur passera, mais lui il le sait.
    Anna est la fille. La seule. L’unique. Elle est parfaite. Ensemble, ils vont partir, ils ont déjà tout prévu. Ils voleront un bus et Anna le repeindra en arc-en-ciel avec ses pinceaux de toutes les couleurs, ils rouleront à travers l’Europe et ils iront en Allemagne, plus personne ne pourra les chercher là, ils se gareront au milieu d’un champ et ils vivront comme ils le pourront, ils volent déjà dans les magasins, oh, pas grand-chose, ils se suffisent à eux-mêmes, ils seront si heureux. Anna est tellement belle dans le soleil. Elle rit et c’est comme si on jetait des étoiles dans le ciel.
    Anna l’aime.
    Il ne pourrait pas être plus heureux.


    2004 – 16 ans


    Il étend ses jambes. Elles sont un peu courbaturées. Le vigile le regarde, grand, baraqué, droit dans son uniforme noir. Blume mâchonne un chewing-gum. Le bruit de mastication emplit entier le petit local où il est enfermé. Il n’a pas vraiment peur. Peur de quoi ?
    « On va prévenir tes parents, tu sais, fait finalement le mec.
    - Je sais » fait Blume en continuant de mâchonner. En fait, il est pas obligé de mâchonner si fort. C’est vraiment que pour faire chier cet abruti.
    « Tu t’en fous ? demanda le vigile.
    - Ma mère est tarée. C’est pas ça qui va changer grand-chose »
    Le vigile a l’air habitué à ce genre de discours chez les voleurs juvéniles, parce qu’il ne cille pas. Blume tourne la tête et montre une écorchure sur sa pommette.
    « V’voyez ? C’est elle qui me l’a fait en me giflant avec sa bague. Elle est tout le temps vénère parce qu’elle trouve pas d’travail. Mais c’est pas ma faute.
    - Tu voles parce que t’as pas d’argent à toi ?
    - Non. Pour le fun »
    Le vigile soupire.
    « Enfin, remarquez, aussi parce que j’ai pas d’argent. L’un empêche pas l’autre. Mais c’est surtout parce que c’est drôle.
    - Tu es conscient que ça va entrer dans ton casier judiciaire ? »
    Blume hausse les épaules.
    Il s’est teint les cheveux en vert, il y a peu. C’est Anna qui lui a fait la teinture. Elle qui l’a fabriquée, aussi. Anna fabrique plein de choses. Cette fille est magique. Elle a des mains de fée. Blume sait rien fabriquer, alors il lui vole des trucs. Sur la table, le collier fée clochette qu’il a voulu piquer pend pitoyablement, il faudra qu’il s’y reprenne une autre fois, il fera plus gaffe.
    « C’était pour ta copine, le collier ? »
    Blume hoche la tête.
    « Tu penses qu’elle préfèrerait pas que tu l’achètes avec c’que t’as, plutôt que tu le voles comme un mendiant ? »
    Blume a un rire et fait retomber la chaise sur laquelle il se balance depuis le début de l’interrogatoire.
    « Franchement, ce truc vaut quinze euros. Vous allez me faire chier pour ça ?
    - C’est pas la première fois, Engelke. T’es pas très malin » soupire le vigile encore une fois.
    Blume lève les mains comme s’il se rendait.
    « Ouais, ouais. Vous avez raison. J’suis sûrement pas très malin. »


    2007 – 19 ans


    Blume a grandi. Il est devenu plus fort. Ses cheveux ont été teint de toutes les couleurs – toutes sauf le bleu, il a dit qu’il n’aimait pas le bleu, pas une belle couleur. Ils sont restés verts finalement, pour aller avec ses yeux. Il a grandi, il a minci, ses membres sont secs et nerveux et il est beau comme les gravures de Vogue, il fume toujours et sa mère ne peut plus rien contre lui. Elle voudrait l’empêcher de vivre. Elle s’accroche à lui quand il veut sortir, elle lui dit ne me quitte pas, toi non plus, Blumchen, je ne suis rien sans toi. Tu es tout ce qui me reste, mon adorable, mon tout petit garçon...
    Il semble qu’elle ait vieilli trop vite. Elle n’est plus jolie. Elle n’est pas si vieille, Catherine Engelke, pourtant, elle pourrait être si belle si elle n’était pas folle, il y a dans sa bouche un rictus perpétuel qui l’enlaidit, l’expression de la peur et de la douleur. Elle a encore essayé de se tuer, le mois dernier. Blume voudrait qu’on l’emmène à l’hôpital. Là où des gens pourraient s’occuper d’elle. Mais tout le monde s’en fout de sa mère. Il est tout ce qui lui reste mais il commence à en avoir marre. Il ne veut pas se traîner pour toujours le fantôme de sa mère. Il doit au moins y avoir un des deux qui vivra. Il va partir. Il va s’enfuir.
    Ils ont tout prévu, avec Anna. Ils vont monter dans leur bus volé jusqu’au Nord, de là ils passeront par la Belgique puis ils iront au Pays-Bas et enfin ils arriveront à Hamburg. Blume veut aller loin, très loin de Munich, dans le sud du pays, où traîne le fantôme de son père qu’il n’a jamais revu. Il apprend l’allemand à Anna en plus des cours qu’elle prend au lycée. Elle veut attendre de passer son bac avant qu’ils partent, il attend aussi, bien sagement. Il ne pense pas l’avoir – mais Anna est une bonne élève. Elle est si belle quand elle travaille qu’il a toujours envie de l’embrasser. Elle le chasse d’une main distraite, elle fait « pas maintenant, Blume, je travaille », et lui est toujours tellement amoureux d’elle. Anna, sa si jolie Anna aux vêtements couleur de l’arc-en-ciel, les dessins si beaux qui s’échappent de ses doigts, c’est une fée, c’est une magicienne. Et elle n’est rien qu’à lui.


    2007 – 20 ans

    Il pleut. Les gouttes de pluie frappent contre les vitres du bus dans un roulement rassurant, dans le silence de l'aube. Au loin, quelque part, le soleil se lève très doucement. Il ne sait pas quelle heure il est. Il sait juste qu'il est bien. L'air est doux.
    Allongée à côté de lui, Anna dort et ses longs cheveux font des vagues blondes sur son corps nu. Ils sont si longs maintenant. Une mèche tressée d'un fil vert tombe en travers de sa paupière, fend sa bouche et coule sur son épaule, se perdant au milieu des lourdes boucles ensoleillées. Son souffle chaud soulève sa poitrine régulièrement, elle semble au milieu d'un doux songe. Sa peau est dorée, tachetée comme l'aile d'un papillon. Il voudrait l'embrasser.
    Ils sont à Eidhoven, dans le sud des Pays-Bas. Ils ont passé la frontière la veille. Leur chemin se poursuit, inexorablement, dans leur autobus brinquebalant. Ils se sont arrêtés dans un champ, le premier soir de leur départ. Il faisait beau et ils avaient chaud comme un soir d'été. Anna a attaché une cordelette dans ses cheveux et elle a sorti ses montagnes de pinceaux, accroupie parmi les autres herbes dans sa salopette tachée de peinture, elle s'est mise à peindre. Des oiseaux, des soleils, des éléphants et dix mille mondes imaginaires sur la carrosserie, un avant-goût des voyages qu'ils allaient faire.
    Au dehors, la pluie coule toujours et efface la peinture, exactement comme des larmes colorées. Ce n'est pas si grave. Ils recommenceront. Ils ont toute la vie pour inventer de nouveaux voyages. Leur vie à eux, qu'ils auront inventée.
    Il fait un peu froid, alors il se presse contre le corps d’Anna endormi et souffle dans ses cheveux. Ils sentent la verveine et le citron. La vie est si belle.


    2007 – 20 ans

    « Je vous ai jamais vus ici.
    - On vient de France, on est arrivés y a plusieurs semaines. On a plus vraiment...
    - Ouais, je vois. C’est pas grave. Vous vous sentirez vite à la maison, ici. »
    Le garçon a un sourire lumineux.
    Il fait la taille de Blume, à peine plus, peut-être. Il porte un jean noir, un débardeur gris sous un blouson sombre. Ses cheveux sont très noirs. Il a les yeux bleus.
    Anna et Blume, eux, se sont un peu perdus en chemin. C’est qu’il commence à faire froid et que la pluie tombe sur les collines où est perchée leur maison ambulante. Ils ont maigri, tous les deux. Ils se tiennent la main. Ils ont épuisé tout leur argent. Ils volent dans les magasins, mais ils commencent à être un peu fatigués de tout ça, ils aimeraient bien, juste un peu, se laisser porter comme avant, avoir un lit et une maison pour quelques jours, ils s’épuisent un peu dans leur quête de liberté. Ils ont débarqué là, à Hamburg, dans ce bar, sans trop savoir pourquoi. Et ce garçon a débarqué.
    Mark, parce que c’est comme ça qu’il s’appelle passe par-dessus la banquette de vieux cuir et s’assoit à côté d’Anna. Celle-ci le regarde comme si elle ne savait pas trop quoi faire. Sous la table, Blume lui sert la main un peu plus fort.
    « Vous êtes des fugueurs, c’est ça ? »
    Il doit être plus âgé que Blume. Vingt-trois ans ? Vingt-six ? Anna hoche la tête.
    « J’me disais bien. Vous devriez mieux vous cacher, vous savez. Tout le monde est pas fréquentable dans le coin, fait Mark d’un ton un peu paternel.
    - On est majeurs. On est capables de se débrouiller seuls »
    L’inconnu a un rire et regarde Blume.
    « Ca j’en doute pas. C’est juste un conseil. »
    Il pose ses coudes sur la table, se penche un peu vers lui.
    « Alors, vous venez de France, c’est ça ? La demoiselle a un accent, mais pas toi.
    - Je suis né à Munich » fait Blume, un peu méfiant.
    Mark éclate de rire.
    « Munich ! Parfait, parfait. Très jolie ville. Très jolie copine, aussi » continue-t-il doucement en jetant un coup d’œil à Anna qui ne sait pas trop comment réagir.
    Blume le fusille du regard.
    « Tu veux quoi, au juste, l’abruti ? Parce que si t’es juste là pour la draguer, c’est pas la peine »
    Mark sourit.
    « Hola, hola, calme ! Je plaisantais »
    Il se penche un peu.
    « Les filles, c’est pas vraiment mon truc, voyez »
    Blume le regarde d’un air de plus en plus perplexe. Secoue la tête.
    « ... Qu’est-ce que tu veux ?
    - Moi ? Rien, rien »
    Mark hausse les épaules. Il sourit, et son sourire ressemble un peu à celui du Chat du Chester dans ce conte pour enfants.
    « Je pense juste que je peux vous aider. »


    2008 – 21 ans

    Au départ, Blume devait être une fille. Erreur d’échographie. Dès les premiers mois de grossesse, Monsieur et Madame Engelke achètent des poupées et des hochets roses, couvrent les murs de la chambre du bébé de longues fresques qui représentent des ballerines ou des petites filles à tresses, en train de courir dans des prés. On avait déjà choisi le nom. Blume. « Fleur ». Papa et Maman avaient tellement hâte de la rencontrer.
    Alors forcément, quand la chose rouge et braillante qui est sortie du ventre de Madame Engelke s’est retrouvée être un garçon, ça a jeté un froid. Il fallait baptiser l’enfant, pourtant. Trouver un nom en vitesse auquel ils n’avaient jamais réfléchi. Fredrick Engelke a pris le bébé dans ses bras et a décidé très solennellement que Blume ça avait toujours été, Blume ça serait toujours. Alors Blume fut.
    Et Blume grandit dans une chambre rose entouré de ballerines et de poupées Barbie quand les gamins de son âge avaient déjà leurs premiers Action-men. Ses parents n’étaient pas si riches. Ils n’eurent pas les moyens de refaire toute la chambre. Ils lui achetèrent tout au plus quelques autres bavettes qui n’étaient pas roses. Quand on le promenait dans son landau à rubans, les grand-mères se penchaient sur son visage et s’exclamaient « oh, la jolie petite fille ! »

    Et Mark rit, et Mark pleure, et Mark explose sous des éclats de rire incontrôlables, et Blume le fixe et est un peu emmerdé quand même, parce qu’il sait pas vraiment comment prendre ce fou-rire inopportun – enfin Mark essuie une larme et enfin il relève les yeux vers lui, la bouche toujours relevée d’un rire qui menace d’exploser à nouveau, et il fait :
    « Ca... Tu t’appelles vraiment Blume pour ça ? »
    Blume hoche la tête. Et Mark d’éclater de rire à nouveau.
    « Non ! Mais c’est pas possible !
    - C’est comme ça » fait Blume d’un air malheureux.
    Mark a un éclat de rire. Puis, enfin, il se calme, et très sérieusement, il pointe l’index vers Blume, pose le doigt sur son torse.
    « Toi... »
    Il le fixe.
    « Allez, toi, maintenant, tu vas t’appeler Blue. »


    2008 – 21 ans

    « Bordel de merde, tu fais chier, Blume ! »
    Anna a hurlé ça à travers la pièce, ses yeux lancent des éclairs et autour de son visage ses cheveux sont ébouriffés, comme les serpents qui sifflent dans les mèches de Méduse, et Blume ne peut rien faire d’autre que de contourner le tabouret et de s’avancer vers elle en se se mordant les lèvres
    « Enfin, Anna, j’t’ai dit que...
    - J’m’en fous ! Dégage ! Je veux plus te voir ! »
    Elle s’époumone, elle crie, elle hurle et Blume ne peut s’empêcher de remarquer combien sa bouche est laide quand elle la tord ainsi, mais il s’approche tout de même doucement, il tente de la prendre dans ses bras.
    « Je suis désolé, Anna » hésite-t-il et même pour lui ses mots sonnent faux, alors il se presse de les combler par d’autres. « Je te jure, je te jure que...
    - J’ai tout fait pour toi ! » crie Anna, et sa voix devient stridente dans les aigus. « J’t’ai suivi ici, j’ai écouté tes lubies, je me suis enfermée avec toi dans ce trou, j’ai...
    - C’était ton rêve à toi aussi ! tente de la couper Blume, mais elle ne l’écoute pas, elle hurle et elle tempête et soudain il lui semble revoir sa mère sanglotant devant lui.
    - ... j’ai tenté de trouver du travail et toi t’as toujours tout fait foirer avec tes conneries, » fait-elle en le désignant du doigt, « et j’ai jamais rien dit, mais c’est pas une vie, de voler dans les magasins et d’accepter la charité de cet abruti de gigolo et de...
    - Arrête de l’insulter aussi ! s’exclame Blume excédé.
    - Tu vois ! Tu t’en fous de c’que je dis, tu prends juste sa défense à lui et tu... »
    Blume s’approche à grands pas et avant qu’elle ait pu le repousser il l’embrasse pour l’empêcher de parler, il sent qu’elle se débat un instant mais elle lâche vite prise et elle accroche ses bras autour de son cou, il sent qu’elle s’est mis à pleurer, il fait de son mieux pour ne pas penser à sa mère, à son parfum de vieux parfum fané, à ses maigres bras qui lui enserraient le cou.
    « Je t’aime » se force-t-il à dire sans lâcher Anna. « Tu le sais. Tu es la seule. Je suis désolé.
    - J’ai si... »
    Elle enserre les bras plus fort autour de son cou, il sent qu’elle sanglote, il la serre lui aussi. Elle niche la tête dans son cou.
    « ... J’ai si peur d’être seule, Blumchen. »


    2008 – 22 ans

    Il tire à nouveau sur la cigarette. L’odeur âcre de la fumée lui fait fermer les yeux pour mieux la savourer – il fume de plus en plus, ces temps-ci. Ses clopes lui coûtent un fric fou. Il se retrouve souvent à en mendier deux ou trois dans la rue, il utilise son joli sourire pour les taxer aux allemandes, ça reste pas grand-chose. A côté de lui, Mark prend la cigarette pour en tirer une taffe, la lui rend du bout des doigts. Ils sont assis sur les marches du bar où ils se sont pour la première fois rencontrés. Anna est quelque part, il ne sait pas trop où. Il y a peu, le bus a brûlé.
    C’était un peu comme un soulagement. Leur vie devenait insupportable. Maintenant il faut trouver où dormir, bien sûr, mais il se sent comme libéré. Anna est toujours jolie, mais de temps en temps, elle semble triste. Blume se demande s’il n’a pas un problème avec les femmes. Si ce n’est pas lui qui les rend folles. Il n’est plus trop sûr d’être amoureux d’elle. Quand elle crie, il voudrait juste entourer son cou de ses doigts et serrer. Serrer, serrer, serrer, jusqu’à ce qu’elle se taise, enfin. Bien sûr qu'il ne le fera pas. De temps en temps, il ressent encore le frisson des débuts. Mais il se fait si rare maintenant.
    Mark leur a donné l’adresse d’un hôtel où ils pourront dormir à moitié prix. Il dit qu’il ne peut pas faire mieux. Anna ne l’aime pas, elle refuse de le voir. Toute la journée, elle est partie. Ils ne se revoient que le soir. Elle dit qu’elle cherche du travail. Elle a l’air fatigué, distrait. Ils s’embrassent comme une vieille habitude.
    Blume n’a même pas son bac, qu’est-ce qu’il pourrait faire ici ?
    « Ça va pas fort avec Anna, hein ? »
    Blume laisse la fumée s’échapper de ses lèvres, puis les arrondit en O. Des ronds se forment dans le ciel de cendres.
    « Tu devrais lui demander. »
    Anna ne l’aime plus. Il le sait bien. Mais elle a peur d’être seule – alors elle reste.
    « C’est comme ça. »


    2008 – 22 ans

    Anna est partie.
    Elle a laissé un mot dans la petite chambre d’hôtel. Blume n’a même pas pleuré. Elle avait pris toutes ses affaires. Elle dit qu’elle a rencontré quelqu’un. Il ne veut pas en savoir plus. Tout ceci, ça durait depuis trop longtemps. Elle lui a laissé quelques boites de cette teinture spéciale qu’elle avait elle-même fabriquée. Ça l’a presque fait sourire.
    Il est descendu à l’accueil et il a réglé la note avec ses quelques billets, il a tout pris avec lui dans son sac, elle n’avait pas laissé grand-chose. Ils n’avaient plus grand-chose de toute façon, après cette année en vadrouille. Il ne sait pas ce qu’il va faire, maintenant. On est en décembre et à Hamburg, il pleut. Il connait des gens, ils ont beaucoup erré toute cette année, mais peu lui sont vraiment proches. Alors il revient au bar. Qu’est-ce qu’il pourrait faire d’autre ?
    Là-bas, il lui semble que Mark l’attendait déjà.
    Il est assis au bar. Il lève la tête quand Blume arrive, rouge, essoufflé, du bout du pied il lui tire une chaise à ses côtés. Blume s’assoit et dit « elle est partie ».
    Mark hoche la tête. D’un mot, il pousse un verre coloré vers lui.
    « Bois. Tu vas en avoir besoin pour la suite. »


    2008 - 22 ans

    Mark entoure son cou de ses bras et l’embrasse, il passe les doigts dans ses mèches fanées, il l’embrasse sur la mâchoire, dans le cou, ses baisers glissent et Blume frissonne en respirant son odeur, il a le souffle sifflant sans parvenir à le calmer. Ses doigts sont entremêlés à ceux de Mark et il ne veut pas les lâcher. Plus jamais. Il recule d’un pas pour que son dos heurte le mur sinon il sent qu’il va vaciller, qu’il va tomber, l’alcool embrouille son esprit et il ne comprend plus ce qui se passe. Il sait juste qu’il y a des mains contre ses hanches, des baisers au creux de sa clavicule et que c’est loin d’être désagréable, ça non, Mark relève la tête et le regarde, et il lui dit qu’il est amoureux de lui. Blume ne comprend pas trop, alors il l’embrasse. Trop de vodka. Il a si chaud. Il est si bien.


    2011 – 24 ans

    Et c’est parti. Tout est écrit, on s’arrête là, l’histoire n’a plus qu’à se dérouler. Ces années seraient trop longues à écrire. Comment Blume va tomber amoureux de Mark et comment celui-ci va l’entraîner avec lui dans son monde, le faire entrer dans sa valse jusqu’à ce qu’il ne puisse plus en sortir, comment il va découvrir les souterrains du monde, les pubs dans les volutes de fumée et les coups de poing la nuit sur des trottoirs, la jeunesse allemande perdue et désenchantée, comment il va le quitter puis comment il va revenir, encore et encore, comment il va rejoindre l’Agence qui l’emploie maintenant et jouer au toyboy pour ces mesdames et ces messieurs, comme le faisait déjà Mark ; comment il va grandir, apprendre à se battre, à devenir grand et à oublier Anna ; comment il va devenir ce grand adolescent dégingandé qui court les soirées d’Hamburg qui va vivre à droite et à gauche chez des amants ou dans des chambres d’hôtel ; comment il va se battre dans les rues et voler pour se faire de l’argent de poche ; comment enfin, après avoir vécu tout ça, il va se faire inculper pour coups et blessures lors d’une bagarre, une affaire stupide, juste pour rire, qui n’avait même pas de sens, et va être renvoyé en France. Tout ça, vous pouvez l’imaginer, ces années de débauche sans aucun autre sens que d’oublier le chagrin et de profiter de la vie, aussi bizarre soit-elle, qui vont se finir dans ce pauvre tribunal à Paris. Je ne le raconterai pas, c’est à vous d’imaginer, dans cette histoire sans queue ni tête qui d’ailleurs n’est pas finie pour Blume, elle ne fait que commencer. Il est assis dans sa cellule, et il attend. Parce que demain, il est transféré au Centre. Et qu’il n’a aucune idée de ce qui l’attend. Tout ça n’attend juste que de s’écrire.



    HEY, TOI LA, DERRIÈRE TON ÉCRAN !

Citation :

    Qui es-tu, qu’est-ce que tu viens faire là ? Je suis un poney magique. Je suis venue ici pour propager l'amour de l'arc-en-ciel. /SBAM/
    Alors il y avait une pub pour ce forum sur les Royaumes des Croquemitaines, j'ai cliqué, j'ai fait 'Ooooh! Dogs' puis j'ai lu le contexte et j'ai aimé et j'ai trouvé ça original donc je me suis dit que j'allais m'inscrire. o/
    Tu es malade, tu as des problèmes ? Mon voisin de maths passe son temps à me regarder d'un air navré en faisant 't'as des problèmes'. Donc je suppose que oui. Disons que je suis charmante et polie et que mon humour est nul, j'ai juste une propension à sautiller et à me cogner aux murs plus forte que celle de la plupart des gens.
    Peux-tu me faire une déclaration d’amour ? Miluji te! (haha, tu te demandes ce que ça veut dire hein? c'est du tchèque. Je suis tchèque. Hahaha!) Sinon, euh, je sais, c'est pas bien de poster une fiche vide. Mais j'avais trop envie de commencer à la poster, ça me motive pour l'écrire. Donc voilà, et, euh, je fais vite!

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Dernière édition par Blume Engelke le Jeu 21 Juil - 23:06, édité 27 fois
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MessageSujet: Re: Blume Engelke [FINIE]   Blume Engelke [FINIE] EmptyMer 11 Mai - 19:51

Bienvenue mon petit! :niark:

Comme tu vois on en est juste au début, mais ça fait super plaisir de voir les gens venir! Amuses toi bien et bon courage pour ta fiche!
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MessageSujet: Re: Blume Engelke [FINIE]   Blume Engelke [FINIE] EmptyMer 11 Mai - 19:53

love
Bienvenue à toi !
Amuse toi bien parmi nous, surtout :kill:
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MessageSujet: Re: Blume Engelke [FINIE]   Blume Engelke [FINIE] EmptyLun 23 Mai - 22:07

J'ai. Enfin. Fini. Ma. Fiiiiiiiche!
*fait la danse de la joie*
Ce ne fut pas sans peine! Bon, je suis pas très fière de la fin, mais, euh, bon, voilà, c'est comme ça! (il est trop tard pour que je m'explique toussa toussa hum hum) Bon hé bien j'espère que ça vous ira et euh... Bon je vais me coucher.
Ah et j'ai pas encore d'idée de rang, alors à part si vous avez une idée révolutionnaire à me proposer, j'aimerais le laisser vide en attendant de trouver un truc!
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MessageSujet: Re: Blume Engelke [FINIE]   Blume Engelke [FINIE] EmptyLun 23 Mai - 22:32

Et c'est une validatioooooooooon ! :fl: Mais kesskilécharmant ce petit (ou grand.) Blume !
T'inquiètes pas pour ton rang, tu n'auras qu'à nous envoyé un MP quand tu auras trouvé un truc sympa.
Boooon, comme tu vois on est pas encore des masses mais on fait ce qu'on peut pour ramener du pipole (et j'écris comme je veux.) , mais fais comme chez toi, demande des relations, flood, pique dans le frigo, tout ça ! poke
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MessageSujet: Re: Blume Engelke [FINIE]   Blume Engelke [FINIE] EmptyMar 24 Mai - 5:39

Ça marche m'dame! merci pour la validation! o/
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MessageSujet: Re: Blume Engelke [FINIE]   Blume Engelke [FINIE] EmptyMar 24 Mai - 10:52

Gnaaa, j'aime bien ta fiche love !

J'ai hâte que tu rencontres des gens comme Loebhan. Il va adorer te torturer boing !
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MessageSujet: Re: Blume Engelke [FINIE]   Blume Engelke [FINIE] EmptyMar 24 Mai - 15:19

*part en courant et en levant les bras*
*revient*
Pourquoi tant de haine, toujours? D'ailleurs, Loebhan est un PNJ, non?
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MessageSujet: Re: Blume Engelke [FINIE]   Blume Engelke [FINIE] EmptyMar 24 Mai - 16:01

Gnark gnark !
Loebhan est un PNJ, vouip, mais il sera très prochainement incarné. Puis je compte bien le faire intervenir régulièrement en tant que PNJ, au détours d'une conversation où il n'a rien à y faire Razz

(Le PNJ c'est moi... Et Enora \o/)
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MessageSujet: Re: Blume Engelke [FINIE]   Blume Engelke [FINIE] EmptyMar 24 Mai - 19:20

Hohohohoho. On pourra donc prévoir éventuellement un rp Blume/Loebhan dans le futur o/
Bref oui oui j'arrête de floodeeer.
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MessageSujet: Re: Blume Engelke [FINIE]   Blume Engelke [FINIE] Empty

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