Loebhan de RolandLord of the Center
Messages : 136
Suivi Psychologique
Taches Abattues: Trop pour toi.
Armes de prédilection : L'environnement, mes camarades.
Relations:  |  Sujet: Loebhan - Lord of the Center Ven 8 Juil - 15:56 | |
| PARTIR, C’EST MOURIR UN PEU
| Nom:De Roland
Prénom: Loebhan
Âge: 24
Nationalité : Bretonne
Depuis combien de temps êtes-vous dans le centre ? Longtemps.
Occupation à Génésis : Inconnue
Faites-vous parti d’un gang ? Lequel ? Je suis un indépendant ! (mais penche du côté des Suicides)
Statut : Lord of the Center
| MOURIR, C’EST PARTIR BEAUCOUP
Casier Judiciaire : Inconnu
Dossier Médical :
Loebhan semble faire parti de ces gens qui n’ont pas un physique constant. De ces gens qui, quand on les regarde à quelques secondes d’intervalles, semblent déjà avoir changé. Des changements certes bénins, mais qui suffisent à vous hérisser le poil… car quand vous fermez les yeux et que vous essayez de vous remémorer son visage, il vous échappe. Vous n’êtes jamais sûr à 100 % et même si vous l’êtes, vous vous rendrez compte en le revoyant que vous n’étiez pas tout à fait exact.
Pourtant, il a toujours le même visage ovale, bien dessiné, avec un nez droit légèrement pointu… Ses lèvres sont toujours les mêmes, toujours bleutées. Ses cheveux non plus ne changent pas de couleur, gardant ce même turquoise irritant… Vous aurez beau l’observer, il vous sera toujours difficile de savoir s’il s’agit de sa vraie couleur ou non. Ses sourcils sont eux-mêmes bleus, quand à ces cils, ils sont toujours noircis. Le reste de sa pilosité semble brune, mais vous croyez toujours y voir des reflets bleutés… Il faudrait pouvoir les observer de plus près pour savoir, mais Loebhan n’est pas non plus la personne la plus facile à approcher.
Ses cheveux ne sont jamais coiffés et ils ne vous aident pas vraiment à bien cerner son visage. Vos yeux sont toujours attirés par leur couleur irréaliste qui semble si naturelle… Légèrement bouclés, ils semblent presque avoir leur vie propre. Il fut un temps où Loebhan les gardait longs, tressés jusqu’en bas du dos. Mais c’était juste pour ennuyer sa grand-mère si stricte alors depuis, il les a coupés. Qui plus est, cela renforçait l’image déjà efféminée qu’il donne parfois. Ses gestes sont plus fluides que la plupart des gens, plus délicats, et ses traits ne sont pas particulièrement masculins… Cependant, voilà à peu près 3 ans, il trouva une nouvelle personne à gêner avec ses cheveux longs et depuis il les a laissé pousser.
Son regard est probablement ce qu’on se remémore le plus souvent lorsqu’on essaye de fixer ce à quoi il ressemble… Ses iris sont tellement noires qu’on n’en voit jamais la pupille. Entouré de cils épais noircis, son regard se fait insistant, perçant. Mais mort. Il vous regarde sans vraiment vous voir, comme s’il vous traversait et regardait seulement le mur derrière vous… Comme si vous n’aviez absolument aucun intérêt. Vous aurez toujours l’impression de ne pas exister pour lui. Les seules fois où son regard semble briller, c’est quand il est excité. Que ce soit à l’idée de combattre, où quand il est excité sexuellement – ce qui arrive moins souvent… L’effet mortuaire de ses yeux est accentué par les cernes violacée-bleutées qui se développent en dessous, témoins de son manque de sommeil catastrophique.
Le côté cadavre ambulant de ce pauvre jeune homme est bien sûr totalement confirmé par la couleur froide de sa peau… Elle ne possède pas ce beige-rosé commun, mais plutôt le gris glacial des morts. Surtout qu’elle aussi à des reflets bleuâtres du plus mauvais effet… Lorsque vous croisez Loebhan, la simple vue de cette peau vous donne froid.
N’étant ni grand ni particulièrement baraqué, on peut parfois se demander ce qu’il a de si impressionnant qui fait qu’on a pas envie de lui parler mal. Vous venez d’avoir la réponse : c’est le côté mort-vivant revenu d’outre tombe, ce regard particulièrement blasé qui vous fixe sans vous voir, ces cernes monstrueuses… Puis, certes, Loebhan n’est pas monsieur Muscle. Mais on peut tout de même sentir qu’il est loin d’être dépourvu de masse musculaires… De plus, il possède une démarche inquiétante, entre le nonchalant et le félin au bord de bondir. Comme s’il avait un œil derrière la tête, il est impossible de le prendre par surprise, à moins qu’il ne le veuille…
Avec un peu de jugeote, vous comprendrez que si vous avez tant de mal à fixer son apparence, c’est parce qu’il change constamment d’expressions faciales. Ses yeux morts vous indiquent certes qu’il est toujours aussi blasé, mais le reste de son visage peut passer du rire aux larmes tellement rapidement… Avec tellement de facilité… Loebhan a longuement observé le genre humain pour comprendre comment il fonctionne, vu que lui-même semble incapable d’exprimer ses propres émotions. Est on seulement sûr qu’il en ressent ? Il est tellement neutre lorsqu’il ne s’amuse pas à mimer les sentiments humains…
Ses vêtements sont en général simples et neutres eux aussi. Ils sont souvent dans un sale état, déchirés, troués et tâchés de substances suspectes. Il y a souvent de petits éléments métalliques, des rayures, des chaînes qui y pendouillent… Il aime les couleurs sombres, mais évite souvent le bleu. Il est déjà assez bleu lui-même comme cela, pas besoin d’en rajouter… Ses oreilles sont percées, trois trous à chaque lobes, mais il ne possède aucun autre piercing. Il n’a pas non plus de tatouage, mais il possède une impressionnante collection de cicatrices. Qu’elles viennent de combats dans les rues, ou bien de scarifications sur les bras… Elles sont particulièrement visibles sur sa peau bleue, petites boursouflures argentées…
Rapport Psychologique :
Si Loebhan devait laisser transparaître son réel caractère, probablement passerait il ses journées allongé dans un canapé sans bouger à regarder le plafond, à ne même pas écouter ceux qui tenteraient de lier conversation. Et il s’y laisserait sûrement mourir, fatigué, las, blasé... Tellement d’ennui… Il ne se passe jamais rien d’intéressant en ce bas monde… Un monde si terne, si répétitif, si… Si humain. Pathétique, faible, stupide.
Loebhan n’aime pas le monde. Il ne comprend pas ce qui le rend si beau, si nécessaire, si génial à vivre. Il ne comprend pas pourquoi on le force à vivre ça, c’est si long et ennuyeux… Mais il continue cependant à survivre. Parce qu’il espère, peut être, quelque part, qu’un jour il se passera quelque chose d’intéressant dans cette vie qu’il considère morne et inintéressante.
Que voulez vous. Il a le QI d’Einstein, ou pas loin. Il lui faut des distractions d’un autre niveau pour son intellect supérieur… N’allez pas croire qu’il vous méprise, non. Enfin si, un peu. Mais la plupart du temps ils vous ignore simplement parce que vous n’êtes pas vraiment digne de son intérêt. Tout ceci est pour lui d’une grande logique, dans l’ordre des choses, et ce n’est pas du dénigrement de sa part. C’est comme ça, c’est tout, comme 1 et 1 font 2. Loebhan donc, découvrit très tôt que les distractions habituelles, comme le foot ou la TV, n’avaient aucun intérêt pour lui. Trop facile, trop stupide, tellement ennuyeux… Il calma son appétit insatiable pendant un moment en dévorant un grand nombre de livres que beaucoup au Centre ne comprendraient, mais il finit par se lasser… Avait il finit par tout comprendre, tout apprendre, tout connaître ? Ce monde n’avait il plus de surprise pour lui ?
Une petite fée lui rendit alors visite, juchée sur ses pantoufles roses et prenant appuie sur son parapluie bleu. Elle lui montra son obsession, la partagea avec lui, remplit pendant un temps son âme vide de quelque chose de consistant, de liquide, de délicieusement chaud… Rouillé, salé, une saveur forte à retourner l’estomac des plus fragile. Du sang, oui, de l’hémoglobine… Rouge, si rouge… ! Loebhan tomba amoureux. Il était encore petit, un peu maladroit, alors ses premières cicatrices vinrent de tous ces accidents qu’il provoquait pour pouvoir délicieusement boire son sang. Une attraction qu’il ressent encore aujourd’hui, lorsqu’en revenant d’une Mission, il aperçoit une plaie béante à porter de dents. Il aime goûter à l’hémoglobine des autres, elle n’a jamais le même goût… Gardez vous bien de saigner en sa présence, il le sentira et voudra tester. Il n’est pas rare non plus de le croiser dans les couloirs en train de mordre son poignet, le regard avide.
Au contact du Vieux Fou et de la Sorcière, Loebhan découvrit une nouvelle distraction. Ces deux là, l’un après l’autre en deux époques différentes de sa vie, s’amusèrent à lui mettre des bâtons dans les roues. Il était détesté, méprisé, dédaigné. Lui qui pour eux n’était qu’une créature indésirable… A leur contact, il apprit à aimer la douleur, à l’apprivoiser, et finalement, à faire mal aux autres. Mais pas physiquement. Ça, il avait compris qu’on pouvait le supporter, l’aimer… Son esprit retors, tordu, apprit à trouver les points faibles des autres. A adopter l’attitude la plus choquante possible, la plus ignoble, celle que l’autre ne veut pas voir, celle que l’on ignore délibérément… Son intelligence l’aidait grandement dans ce sens et il apprit rapidement à arborer différents visages en différente situation.
Ne vous battez pas contre lui, puisqu’il adore prendre des coups. Et les rendre, c’est une évidence, mais juste pour avoir le sang d’autrui sur ses mains pour pouvoir s’en régaler plus tard. Et puis, à force de se battre dans les rues pour avoir quelques plaies à lécher, il a apprit plus ou moins contre son gré à se défendre. Alors, même si vous ressortez vainqueur d’un combat contre lui, il est clair que vous aurez morflé grave pendant l’altercation. Car Loebhan est fourbe, vile, mordeur, griffeur, simulateur… Tous les moyens sont bons pour vous faire enrager.
Acteur hors pair, brillant menteur, Loebhan aurait fait un excellent joueur du Poker. Il adore tourner les autres en ridicule, les énerver, les forcer à le frapper… Les faire sortir de leurs gonds pendant que lui reste calme. Si calme. Si blasé, ennuyé, désintéressé.. comme il ne retient que ce qu’il trouve intéressant, il ne retient rien des gens, de leurs histoires, de leurs envies. Il peut passer des heures à vous torturer gentiment sans se rappeler de vous le lendemain. Il est totalement imprévisible, et on ne sait jamais vraiment quel rôle il va endosser pour vous emmerder. Il est « l’homme aux milles visages ».
Il ne ressent aucune honte, n’a aucun orgueil ni honneur. Trahir les autres pour mieux s’amuser ou pour éviter d’ennuyeux problèmes ne lui pose aucun problème. Peut être que s’il vous aime bien, il glissera un petit mot pour vous éviter les embrouilles… Donc, ne ressentant aucune gêne, il peut aller extrêmement loin dans la comédie et même dans la soumission. Du moment que son but est atteint, il se moque des moyens employés.
Loebhan est la frustration réincarnée, l’énervement même, l’agacement à son apogée. Ils sont peu nombreux, ceux qui arrivent à le supporter… Heureusement, quand il est d’humeur chiante, il passe son temps à bouger et ne reste pas longtemps en place. Il passe d’une personne à l’autre jusqu’à trouver quelqu’un d’un minimum intéressant à emmerder… Insomniaque éternel, on le croise souvent en train d’errer dans les couloirs la nuit comme une âme perdue. En vérité, certains pensent que Loebhan est un fantôme hantant le Centre, avec sa pâleur mortuaire et son regard perdu dans le lointain. Non.
Loebhan est juste quelqu’un qui s’ennuie et dont le but dans la vie, c’est de trouver les points faibles des autres. Pour appuyer dessus en vous regardant d’un air innocent « ça fait mal, là ? ».
Scrapbook :
Loebhan ne se considère pas tout à fait comme un vrai Suicide. Tout du moins, au niveau du Clan. Il préfère dire qu’il est un indépendant rejoignant à temps partiel le gang de Dreiden et Enora. Sûrement son petit côté rebelle qui ressort.
Beaucoup pensent que Loebhan n’est pas sérieux vis-à-vis d’Eagle et qu’il se joue simplement de lui, faisant comme à son habitude office de bourreau psychique. Il n’a jamais nié ou confirmé cette rumeur. Il n’empêche que ses yeux d’ordinaires si blasés s’illuminent toujours un peu lorsque Cap est là. Est-ce parce qu’il est particulièrement ravi de le torturer gentiment, ou bien pour d’autres raisons… ?
Atteint du syndrome de Renfield, Loebhan boit très régulièrement son propre sang et celui des gens qu’il sait « propre ». Une maladie apparut lors de son enfance, même s’il n’en parle jamais Lui-même ne considère pas cette particularité comme une maladie. C’est juste un passe temps, une occupation un peu plus digne de lui que les autres qu’il juge souvent trop ordinaire pour lui.
UNE OFFRE QUE VOUS NE POURREZ PAS REFUSER
Le jeune homme se plaqua contre le mur, ayant cru entendre un bruit suspect dans la nuit noire et silencieuse. Il retint son souffle plusieurs minutes puis enfin, soupira légèrement. Fausse alerte. Il reprit sa lente progression. S’il risquait sa peau en marchant dans les couloirs déserts du Centre en pleine nuit, ce n’était pas par pur plaisir de se prendre pour un Ninja moderne… Marius était venu le voir ce soir. Il avait envie de porter un gros coup aux Suicides, parce qu’il s’ennuyait et il lui avait demandé, à lui, d’aller fouiller le bureau d’Angela pour trouver le dossier de Loebhan, ce très étrange personnage venu d’on ne sait où. Peut être que grâce à cela, ils auraient un point de pression.
Ainsi donc, le chef des Mad avait eut vent de ses talents de cleptomanie et de crochetage, et il avait pensé à lui pour cette délicate mission d’infiltration… Et le voilà seul, dans les couloirs, valsant avec les rondes de surveillant et les groupes de jeunes revenant de missions. Mais finalement, il parvint jusqu’au bureau recherché, qu’il crocheta sans trop de difficultés… Un comble. Ils auraient pu prendre plus de précautions tout de même. Une porte facile à ouvrir, dans un Centre regorgeant d’anciens délinquants ? Il étouffa un rictus. C’était pas très professionnel tout ça. Il redoubla cependant de prudence, ce pouvait très bien être un piège.
La porte s’ouvrit doucement et il s’engouffra silencieusement dans la pièce pour la refermer aussitôt. Sans un bruit. Seul dans la pièce, il alla jusqu’au bureau et s’amusa un moment à s’asseoir dans le fauteuil en cuir d’Angela avant de penser à sa mission.
Il ouvrit les tiroirs, regarda dans l’armoire et finit par trouver dans l’un de ses recoins de nombreux dossiers portant les noms des jeunes pensionnaires. Un nouveau rictus vint déformer ses lèvres : le «fantôme » allait pouvoir dire au revoir à sa petite réputation. Les mad allaient tranquillement divulguer des informations inédites sur lui, preuves à l’appuie. Marius lui avait communiqué son enthousiasme quand à cette mission et c’est donc en jubilant qu’il s’empara de la chemise cartonnée portant le nom de « Loebhan de Roland ». Les doigts moites à cause du stress, il ouvrit péniblement le document. Ses yeux s’écarquillèrent.
Marius jeta son chapeau contre le mur et la violence de l’impact fit rentrer la tête dans les épaules du jeune homme qu’il était en train d’engueuler. Son frère jumeau était assis sur son lit, calme et imperturbable, en train de lire une BD pour enfant. Il leva vaguement les yeux, mais il ne prit pas la peine de calmer son frangin. Non. Evidemment. Le pauvre garçon déglutit et se gratta la tête. Dire qu’à la base, ce n’était même pas sa faute. Mais Marius semblait s’en moquer royalement. On avait jamais dit qu’être chef de Gang impliquait d’être juste avec ses subordonnés. Il lâcha un soupir. Marius haussa un sourcil et fonça brusquement sur lui. Il prit une seconde chaise et s’assit à l’envers dessus, face à sa victime. Pour faire bonne mesure, il cracha sur le sol. Son regard noir se fit brûlant de rage. Allez savoir pourquoi il était aussi énervé… Ce n’était qu’un petit dossier de rien du tout au fond, non ? La vie allait simplement continuer comme avant, sans revanche tonitruante sur les Suicides par l’intermédiaire de ce Loebhan. Mais Marius n’était, apparemment, pas d’accord.
- Alors, mon petit M&Ms… Tu vas me faire croire que ce dossier était juste… Juste vide ? Non mais non ! Ils vont pas prendre la peine de garder un dossier s’il est vide, si ? C’est juste pour me faire enrager ? Conspiration ! Mensonges !
Il se pencha subitement, sa chaise tanguant menaçant de s’écrouler. Son nez touchait presque celui du pauvre M&M’s qui essuya distraitement une petite goutte de sueur coulant sur son front. Ce fut au tour de Marius d’esquisser un désagréable rictus. Cette situation était extrêmement déplaisante, songea le pauvre cleptomane. Jamais il n’aurait dû demander à faire parti de ce gang de malades. Jamais. Il aurait mieux fait d’aller quémander une place chez les Suicides…
- Tu travailles pour eux ? Ils t’ont payés combien pour que tu viennes me dire qu’il n’y a rien dans ce dossier ?
- Mais… Mais rien !
- Tu travailles gratis ?!
- Mais non ! J’me serais pas cassé le cul a aller jusque dans le bureau d’Angela sans me faire chopper si j’avais su qu’il n’y avait rien dans son dossier !
Marius recula sa chaise, la faisant désagréablement racler sur le sol. M&M’s venait de marquer un petit point. Certes. Il fit fonctionner sa cervelle un moment, le regard baissé et la main passant et repassant sur sa barbe naissante. Il fallait revoir un petit peu sa stratégie d’offensive. Il se repencha vers M&M’s, un sourcil fortement levé :
- Peut être que Loebhan est passé avant toi ? Peut être que c’est lui qui a ses dossiers ? Va fouiller sa chambre. Fissa !
Pour faire bonne mesure, il poussa fortement la chaise du malheureux M&M’s qui se retrouva écroulé sur le sol… Il se releva et déguerpit aussitôt. Et comment diable allait il faire pour pénétrer la chambre d’un guss qui était insomniaque ? L’autre devait être entrain de faire il ne savait quel rituel satanique dans sa baignoire. Il décida d’attendre quelques jours, histoire de voir quand est-ce que la chambre était disponible pour une fouille approfondie. Il profita d’une mission inopinée pour forcer la serrure et fouiller tranquillement. C’était une chambre sommaire, bien rangée, et il remercia intérieurement Loebhan de lui faciliter la tâche. Mais ce dernier était fourbe et ce n’est qu’après une heure d’active recherche qu’il finit par trouver sa cachette. Ses papiers étaient là. Tout le dossier « Loebhan » à porter de mains… En parlant de main… Un doigt glacé venait de se poser sur son cou. M&M’s fit un bond soudain, et se cogna violemment la tête contre le placard qui était au dessus de lui. Se frottant le cuir chevelu, il se retourna. Le Cadavre du Centre l’observait de ses yeux noirs, et son visage pour l’occasion arborait une expression rieuse.
Encore une fois, il se retrouva assis sur une chaise avec en face de lui quelqu’un qu’il ne voulait surtout pas compter par ses ennemis. Diantre. Il espérait que cela n’allait pas encore trop se reproduire… Loebhan pencha la tête sur le côté, sa longue tresse pendouillant par la même occasion. Et si on tirait dessus, elle faisait « ding dong » ? Il avala difficilement, particulièrement déstabilisé par le regard mort que lui adressait le Suicide. Ce dernier se décida enfin à parler.
- Tu as besoin de ces papiers pour Marius ?
- Comment vous savez ?
- Je ne suis pas stupide. Mais toi oui. Tu n’as absolument aucun besoin de ce dossier, c’est évident que tu obéis à quelqu’un. Dreiden s’en fiche, il me connaît déjà… Amelia est notre alliée. Un indépendant ne s’en serait pas prit à moi, plutôt à un chef. Reste Marius. Qui veut sûrement se venger de ce que je lui ai dit l’autre jour, en trouvant je ne sais quel point faible dans ces papiers… Tu veux savoir si j’en ai ? Des points faibles ? Non.
- Ah… Euh…
Loebhan ne rajouta rien. Il pencha la tête de l’autre côté.
- Dans ce dossier il y a juste marqué que je suis né en Bretagne. En 87. Savoir que le village s’appelait Guidel n’aidera pas beaucoup Marius, je pense… J’ai été élevé par papa-maman. Bon c’était pas mon vrai père mais on s’en fou, pas vrai… ?
Son regard mentait, mais M&M’s était un peu trop stupide pour le voir. Non, Loebhan ne s’en foutait pas. Il ouvrit le dossier et le feuilleta posément. Il prenait son temps, se délectant de chaque coup d’œil nerveux de sa victime, de chaque goutte de sueur, de chaque tapotement de pied… Il prit l’air de quelqu’un qui vient de trouver le Saint Graal après des années de recherches et il se tourna vers M&M’s en souriant :
- Ah ! Il a aussi marqué que j’ai été élevé par ma grand-mère pendant un long moment ! Ho ! Ho ! Comment font ils pour savoir tout ça, vraiment ? Il y a beaucoup de rumeurs comme quoi je l’ai poussée au suicide… t’en penses quoi ?
Il se pencha sur M&M’s, les yeux grands ouverts. Il avait l’air brusquement enfantin, comme cela, mais sa victime savait très bien que tout ceci n’était qu’un air. Intérieurement, Loebhan devait être prêt à mordre. Au sens propre comme au sens figuré, d’ailleurs… Le jeune prisonnier grimaça. Cela ressemblait fortement à une question piège et il ne savait absolument pas quoi répondre… Et l’autre qui attendait, comme un gros chat qui guette le mouvement fatidique de sa proie… Déglutir ne l’aida pas à se sentir mieux. Finalement, devant son mutisme, Loebhan haussa les épaules et poursuivit sa lecture silencieuse du dossier. Il posa l’index sur une phrase qu’il semblait trouver amusante et il s’exclama en souriant :
- Oh ! Ils savent même que je me suis prostitué ! Incroyable. Je n’avais jamais lu ce dossier avant alors, je te dois des remerciements ! Il y a même marqué que je faisais des arnaques dans la rue. Et quand j’ai fais du mannequina…
Il énuméra pendant un moment une liste de métiers, tous plus invraisemblable les uns que les autres. Arnaqueur, chanteur, maître nageur, maître chanteur… M&M’s se demanda comment Loebhan avait bien pu enchaîner tous ces métiers en si peu de temps. Peut être qu’il mentait et qu’il inventait… ça ne l’étonnerait pas en tout cas. Le garçon aux cheveux bleus s’arrêta. Ses yeux suivaient les lignes écrites sur ce dossier qu’M&M’s n’aurait jamais. Marius allait encore péter un câble et peut être qu’il serait rejeté du gang. Au final ce serait peut être mieux… Loebhan se balançait sur sa chaise, marmonnant dans sa barbe. Il se stabilisa brutalement, les barreaux de sa chaise claquant contre le parquet de sa chambre. Ses yeux noirs brillaient d’un éclat particulier.
- La vieille est morte, ça y est ! Ha ! ha ! Elle qui voulait pas que je touche à la fortune familiale. J’ai pris le fric et je suis retourné en France. C’est marrant, c’est pas marqué que je suis allé faire un petit coucou à mon beau père… Ils marquent quand même qu’il est mort peu de temps après mon retour en France… Coïncidence ? Ha ha !
Il continua de rire un moment. Un rire forcé, mais M&M’s ne le percevait même pas tant l’imitation était bonne. Loebhan continua un moment à raconter vaguement sa vie… Les petits boulots qu’il enchaînait à Paris… Pourtant, avec son intelligence, M&M’s savait qu’il aurait pu faire tout ce qu’il voulait. Il ne comprenait pas ce choix de vie bohême et dangereux alors qu’il aurait pu se stabiliser quelque part, à l’abris… A force de faire magouilles et combats de rue, Loebhan avait été coffré au Centre. Il referma violemment le dossier et son regard noir se fit subitement dur. C’était son regard blasé habituel, celui qui annonçait qu’il s’ennuyait fermement. M&M’s n’eut donc pas l’occasion de savoir pourquoi son… hôte était traité différemment des autres, ici, à Génésis. Il n’était même pas sûr qu’il est dit une once de vérité alors qu’il racontait plus ou moins sa vie… Loebhan le jeta dehors sans ménagement, après avoir prit soin de le faire jurer de ne jamais plus revenir fouiner dans sa vie privée. Une semaine plus tard, lors d’une mission, M&M’s se fit grièvement blessé et il ne survécut pas à ses blessures.
Quelques anecdotes
La rencontre entre Loebhan et Eagle est relativement fameuse parmi un cercle très fermé de Suicide. En réalité, tout commença quelques années plus tôt, lorsque faisant parti des Warlord, Dreiden ne cessait de prendre des photos. Et un soir, alors que notre ami aux cheveux bleus jouait du piano, l’Irlandais en prit une qu’il décida de conserver dans son fameux album. Il aimait bien l’air un peu triste et surpris que son ami avait dessus, cette expression qu’il n’avait que quand il jouait certains airs.
Cette photo ne devait ressurgir que quelques années plus tard, alors que Dreiden essayait de brûler le dit-album et son journal intime au Centre. Angela confisqua les deux livres à moitié brûlés mais, alors qu’elle s’éloignait avec, une photo s’échappa. Celle de Loebhan. Eagle, qui passait par là, fut celui qui la trouva. Bizarrement, il ne la jeta pas ou ne la rendit pas à Angela, et il la conserva. On ne sait pas vraiment pourquoi, et il est probable que lui non plus. Quelques temps plus tard, il intégra le groupe des Suicide Bombers et encore un peu après, Dreiden demanda à Loebhan de les rejoindre. Ce fut un grand choc pour Eagle qui, brusquement, le reconnu comme étant la personne de la photographie… personne qu’il croyait être une femme, au demeurant.
C’est l’une des premières raisons pour laquelle Loebhan adore titiller Eagle, car ce dernier fut pendant un temps gêné à cause de cette photographie et il l’évitait. Heureux d’avoir trouvé une personne intéressante à emmerder, Loebhan ne s’en priva pas. C’est également pour cela, et sûrement parce qu’il en avait aussi envie, qu’il se laissa repousser les cheveux. Depuis, même s’il s’est attaché, il continue de tourmenter le pauvre rouquin. Qui le lui rend bien, au demeurant.
Une fois, Loebhan fut envoyé en renfort dans une mission où combattaient Eagle, Dreiden, Enora et quelques autres Suicide. C’était un Monde avec un grand lac sur le côté, et la Tache qu’ils combattaient leur posait quelques problèmes. Le Breton possédait à ce moment une arme plutôt efficace en corps à corps et il dû s’approcher pour aller toucher la bestiole. Il ne voyait pas vraiment où étaient les autres, tant la poussière s’était déployée autours. La Tache était cependant plus virulente que Loebhan ne l’avait crû… Alors qu’elle semblait terrassée, elle lui envoya à la figure une violente claque qui le fit valser à plusieurs mètres. Sur le moment, aucun des membres du groupe ne s’en soucia puisqu’il eut la chance d’atterrire dans le lac. Il se serait ramassé dans la forêt avoisinante que cela aurait été diablement plus grave.
Leur priorité fut donc d’achever la tache, ce qui heureusement ne fut guère long… Ce n’est qu’alors qu’ils remarquèrent que Loebhan n’était pas remonté à la surface. Le contact de l’eau froide n’avait pas suffit à le réveiller, pensèrent ils, et ils s’empressèrent d’aller le repêcher. Dreiden et les autres furent assez surpris de constater que ce n’était pas un évanouissement qui avait provoqué sa presque noyade, mais bien son incapacité à nager.
De retour au Centre, alors que Doc forçait Loebhan a rester couché à l’infirmerie, Eagle alla taper un scandale à Angela, comme quoi c’était purement débile d’envoyer quelqu’un qui ne savait pas nager dans un Monde où un lac prenait la majeur partie de la place. La conclusion fut rapide : Angela demanda donc à Eagle, qui était si indigné, d’apprendre à Loebhan à nager. Depuis, chaque semaine pendant deux heures, ils sont envoyés dans le Monde d’un Maître nageur pour bénéficier d’une piscine olympique.
Sa relation avec le batteur des Suicides est très ambigüe, mais il est certain qu’il prend un malin plaisir à le torturer gentiment en l’embrassant devant tout le monde. Le Viril Eagle n’aime pas qu’on mette en doute son statut de Mâle en puissance… Quand Loebhan adore répondre « oui » à la question « est-ce que vous sortez ensemble », Eagle martèle que « non bordel c’est qu’une blague idiote ! ».
HEY, TOI LA, DERRIÈRE TON ÉCRAN ! - Citation :
Qui es-tu, qu’est-ce que tu viens faire là ? Je suis le Bourreau, le Maître...
Tu es malade, tu as des problèmes ? Oui.
Peux-tu me faire une déclaration d’amour ? HA HA HA
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